Laurent Brault, association HVE, « la HVE n’est, à mon sens, pas incompatible avec le choix de la vente »
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« Je ne vois pas sous quels prétextes les distributeurs qui ont choisi la vente des produits phytosanitaires ne pourraient pas réaliser d’accompagnement à la Haute valeur environnementale, indique Laurent Brault, responsable développement de la certification pour l’association HVE, interrogé par Référence agro suite à l’inquiétude de la distribution agricole d’une telle interdiction. Dans le cadre de la séparation de la vente et du conseil, ce dernier terme recouvre l’activité très précise de préconisation en matière de choix et de mise en œuvre de produits phytosanitaires. Or, il n’est, à mon sens, pas concevable d’empêcher des organismes de vente de faire des évaluations et du conseil en matière de biodiversité, engrais et irrigation. En outre, l’accompagnement HVE au sein des exploitations ne nécessite pas de préconisations sur la mise en œuvre des produits phytopharmaceutiques. Le conseiller calcule l’Indice de fréquence de traitement (IFT) une fois la campagne réalisée et oriente l’agriculteur vers des solutions alternatives à l’emploi de produits chimiques, par exemple des interventions mécaniques. En cas d’usage trop important de pesticides, il pourra alerter l’agriculteur afin que celui-ci conçoive avec son conseiller phyto un plan de protection plus économe. C’est pourquoi, la séparation de la vente et du conseil ne devrait pas également empêcher la gestion collective de la HVE par un organisme non agréé conseil phyto. Il y a, je pense, un emballement de craintes autour du périmètre de cette séparation. »