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L’avenir de Biocer, obscurci par la hausse du prix de l’énergie

Le | Cooperatives-negoces

Le contrat d’électricité de la coopérative Biocer, qui collecte des céréales bio, arrive à échéance le 15 octobre. Face à la hausse du prix de l’énergie, les propositions des fournisseurs sont jugées trop hautes. Elles risquent de mettre en péril l’entreprise.

L’avenir de Biocer, obscurci par la hausse du prix de l’énergie
L’avenir de Biocer, obscurci par la hausse du prix de l’énergie

« C’est un tsunami qui arrive », alerte Frédéric Goy, directeur de Biocer, qui collecte des céréales bio en Normandie et Hauts-de-France. Le contrat d’électricité Enercoop de la coopérative arrive à échéance le 15 octobre, et sa renégociation risque d’entraîner une hausse conséquente de la facture d’électricité, voire la fin de l’activité de l’entreprise. « Nous ne sommes pas les seuls dans cette situation mais notre contrat arrive à échéance maintenant, s’inquiète Frédéric Goy, interrogé par Référence agro. Les fournisseurs nous indiquent des hausses de tarif de 400 à 600 %, sur une facture actuellement à 250 000 euros par an. Ce ne sera pas tenable, la coopérative ne peut pas absorber ce coût. »

« Cela fait plusieurs semaines que nous ne dormons plus »

Biocer s’estime à un tournant. « Cela fait plusieurs semaines que nous ne dormons plus, reconnaît le directeur. Nous n’avons pas de solution. » Le conseil d’administration souhaite la poursuite de l’activité. « Sans électricité, nous devrons arrêter l’usine, explique Frédéric Goy. Nous allons donc sûrement resigner un contrat, mais qui va nous faire vivre combien de temps ? Quelques semaines ou quelques mois ? »

Les négociations avec les fournisseurs se poursuivent donc, mais elles sont tendues.  « Enercoop nous a remis une proposition la semaine dernière de 1,130 million d’’euros, et devrait nous en faire une nouvelle, ajoute-t-il. Nous avons les propositions le matin, et nous devons souvent nous positionner dans la journée même ! »

Des marges d’optimisation minimes

Quid de la baisse des dépenses d’énergie ? « Nous explorons des pistes, mais elles sont minimes, répond Frédéric Goy. Le grain doit être refroidi et en bio, la qualité de ventilation est importante. »

La coopérative travaille avec deux autres structures pour la commercialisation des céréales : Cocebi Bio Bourgogne et Probiolor en Lorraine. « Cocebi dispose d’un délai un peu plus long, puisque son contrat court jusqu’au 31 décembre et Probiolor a moins d’outils de transformation », explique le directeur.

La coopérative collecte 250 000 tonnes de céréales bio, essentiellement en Normandie et Hauts-de-France, avec 280 adhérents. Elle réalise un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros et emploie 27 personnes.