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LCA en appelle au « choc de compétitivité »

Le | Cooperatives-negoces

Pour sa rentrée, La Coopération Agricole l’a martelé : il y a urgence à créer un « choc de compétitivité ». Urgence à trouver des solutions à l’inflation, à la précarité alimentaire, à la perte de compétitivité, ou au recul de la souveraineté alimentaire. Le syndicat attend des signaux forts de la part du Gouvernement et des élus de l’assemblée, notamment au travers du projet de loi d’orientation agricole prévu pour septembre.

Dominique Chargé, président de LCA, aborde le choc de compétitivité nécessaire, aux côtés des Floren - © D.R.
Dominique Chargé, président de LCA, aborde le choc de compétitivité nécessaire, aux côtés des Floren - © D.R.

Si les questions d’inflation, de compétitivité et de souveraineté alimentaire étaient déjà au menu de la conférence de rentrée de La coopération agricole (LCA) l’an passé, pour Dominique Chargé, son président : cette année il y a urgence. « L’an passé, je n’avais pas le même degré d’alerte. Il y a aujourd’hui une urgence absolue à faire ce choc de compétitivité », explique le président, le 6 septembre en conférence de presse à Paris. « Depuis 20 ans, la souveraineté alimentaire recule et nous perdons des parts de marché », souligne l’élu. Un phénomène qui s’est accentué ces derniers mois avec l’inflation. Pour tenter d’inverser la tendance, LCA soumet trois propositions : orienter la production sur la réalité des marchés et des choix de consommation, obtenir la réciprocité des normes et clauses Miroirs en Europe, et enfin, opérer un choc de simplification normative et de compétitivité. Le syndicat attend une réaction de la part du Gouvernement, mais également beaucoup du projet de loi d’orientation agricole (PLOAA), qui devrait être débattu en septembre à l’Assemblée nationale. « Ce plan doit être l’occasion de porter un nouveau pacte social. Il doit également pouvoir apporter des réponses sur la question de la compétitivité de la Ferme France. »

Solidarité alimentaire, vers un engagement collectif des coopératives

En lien avec l’inflation et la précarité alimentaire dont sont victimes un nombre d’habitants toujours plus grand, LCA souhaite mettre en place un collectif transversal. « Les dons du secteur agricole et agro-alimentaire représentent 22 % des dons aux associations. Nous devons mettre en place des réponses beaucoup plus structurelles à ce problème de précarité. Nous ferons des propositions dans ce sens », insiste Dominique Chargé, qui regrette par exemple l’abandon du chèque alimentaire. L’idée est de regrouper tous les acteurs de la chaine alimentaire. Plusieurs coopératives ont déjà entamé des discussions, selon le président de LCA, à l’image de « Sodiaal, Agrial, Even, Natup, Axéréal ou Limagrain ».

Planification écologique et stockage du carbone

Le PLOAA n’est pas le seul dossier politique de la rentrée. Comme annoncé en juillet, le Gouvernement devrait dévoiler des mesures relatives à la planification écologique prochainement. « J’attends que cette planification soit l’endroit pour fabriquer un consensus sociétal et pour décliner une stratégie claire pour la Ferme France », souligne Dominique Chargé. Cette planification vise la décarbonation de l’ensemble des secteurs d’activité en France. LCA chiffre à 1,45 Mdr€ l’investissement actuel des coopératives en la matière. « On estime que les besoins sur ces sujets devraient être multipliés par cinq d’ici à 2030 ou 2040 », indique Dominique Chargé. Pour atteindre les objectifs de décarbonation, LCA mise sur trois actions : réduction des émissions, stockage du carbone et production d’énergies vertes et de matériaux biosourcés.