LCA Métiers du grain : taux d’inflation et planification écologique inquiètent
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Pour sa conférence de rentrée, la branche Métiers du grains de la Coopération agricole est revenue sur les dossiers chauds. En tête de liste, la compétitivité des coopératives notamment dans le contexte actuel d’inflation.
Dans la lignée de Dominique Chargé pour la rentrée de La Coopération Agricole, la section « Métiers du grain » du syndicat a abordé la question de la compétitivité et de la planification écologique pour sa propre conférence de rentrée, le 20 septembre. Antoine Hacard, président de la section, a souligné l’explosion des coûts de fonctionnement des coopératives.
La mauvaise surprise des taux d’inflation
En cause : la montée en flèche des coûts de l’énergie, mais également la révision à la hausse des salaires par les coopératives, en réponse à l’inflation, et dans le but de redonner du pouvoir d’achat à leurs salariés. « Sur deux ans, nous avons accompagné une hausse de salaire de nos collaborateurs de 10 %, souligne Antoine Hacard. Mais le plus inattendu en matière d’inflation vient de la hausse des taux d’intérêts. En l’espace de 15 mois, ils sont passés de 0,25 % à 4,25 %. » Les coopératives n’ont pas d’autre choix que de répercuter ces coûts sur le prix d’achat des céréales à leurs adhérents. « Prenez une coopérative qui emprunterait 100 M€. Cela représente une hausse de 4 M€ et se traduit par environ 2 € supplémentaires par tonne pour une coopérative de taille régionale », illustre le président. A cette situation économique tendue s’ajoute un début de campagne d’exportation morose. « Nos activités sont challengées par l’agressivité du blé russe, en moyenne 15 €/t moins cher que l’origine France », déplore Antoine Hacard.
Séparation conseil vente : besoin de cohérence et de simplicité
Autre dossier chaud de la rentrée, celui de la planification écologique, dans lequel le syndicat intègre la question de la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires. Antoine Hacard était justement auditionné le 20 septembre sur ce sujet, dans le cadre du projet de loi d’avenir et d’orientation agricole. Le syndicat demande purement et simplement la ré-autorisation du conseil de préconisation pour les coopératives qui ont une activité de vente de produits phytosanitaires. « Nos adhérents nous demandent ce service. C’est de notre rôle de coopérative de répondre à leur demande. L’État ne peut pas nous laisser face à ce risque juridique avec deux obligations qui s’opposent : d’un côté les obligations de vendeurs, et de l’autre, l’interdiction de faire du conseil de préconisation », regrette le président. Et de poursuivre : « Nous souhaitons pouvoir faire ce conseil de préconisation, avec des contreparties, comme l’atteinte de certains objectifs liés aux CEPP, à facturer séparément le conseil et la vente des produits, à séparer nos équipes, mais il nous faut des choses simples ! » En matière d’objectif justement, le projet de décret sur les CEPP prévoit la mise en place d’une amende pouvant aller jusqu’à 1500 € si le distributeur n’atteint pas au moins 10 % de leurs obligations. « Nous arriverons à atteindre ces 10 %. Mais je questionne le Gouvernement : ce dispositif a-t-il vocation à évoluer ? Il ne faudrait pas que cela devienne une taxe supplémentaire », craint le président.