Le groupe Issipa, à la pointe de l’innovation

Le groupe issipa, qui réunit les négoces Asel, Traitaphyt, Semences de l’Est et Brie Alternative, est dirigé intégralement par la famille Bidaut. Les fils, Simon et Paul, ont accueilli, le 2 juin, un groupe de journalistes, pour leur présenter les innovations mises en place par le négoce Asel, sur la ferme expérimentale d’un de leurs clients. L’exploitation de 220 hectares a rejoint le réseau Dephy en 2017, et sert depuis de terre d’expérimentation au négoce. « L’agriculteur a mis en place un système de rotation complexe, d’au moins huit cultures, indique Paul Bidaut. Sur l’ensemble de la ferme, nous menons entre 27 expérimentations, sur 800 microparcelles de 1,5 mètre sur 3 mètres. »

Blé, des expérimentations en biocontrôle et en pilotage de l’azote

Sur la culture du blé, par exemple, sept expérimentations sont en cours : variétés résistantes aux maladies, couverture du sol, essai de produits de protection des plantes, essais de variétés d’avenir, agriculture numérique, fertilisation et adjuvantation. Le négoce expérimente notamment un produit de biocontrôle issu de la prêle, et développé par Biovitis, pour remplacer les fongicides de synthèse. Les résultats sont encourageants, mais les agronomes du négoce doivent encore estimer les doses pour atteindre un niveau d’efficacité équivalent à un produit de synthèse.

Autre essai mené par Asel : le pilotage de l’azote, grâce à l’analyse par satellite des besoins des plantes. La couleur de la parcelle permet d’anticiper les besoins spécifiques, et avec ces données, le tracteur adapte la pression des jets d’azote pour moduler les quantités d’engrais. « Cette solution permet d’apporter entre 5 et 6 quintaux supplémentaires par ha, précise Paul Bidaut. Le gain peut s’élever jusqu’à 120 € de plus par ha pour l’agriculteur, pour une solution qui coûte 10 euros par hectare. »

Des essais en betterave et biostimulants

Après avoir évoqué deux autres projets en cours de déploiement, l’utilisation d’un colza précoce pour limiter les dégâts des méligèthes, et les stations météo connectées Weenat, Simon et Paul Bidaut ont indiqué d’autres pistes d’expérimentation et de développement du négoce. « Les néonicotinoïdes sont un sujet sensible dans notre secteur, où la culture de la betterave a une place centrale, a reconnu Simon Bidaut. Des essais sont en cours, en serre et en champs, avec l’Institut technique de la betterave, pour trouver des variétés qui ne développent pas de jaunisse, même piquées par des pucerons. »

Asel mène aussi des essais sur des produits de biostimulation : « notamment les oligoéléments, mais aussi les substances naturelles, telles que les algues, les acides aminés, etc, confie Paul Bidaut. Du fait de notre proximité avec le fabricant SDP, nous avons proposé ce type de solutions très tôt, et sommes l’un des principaux vendeurs de biostimulants du réseau Actura. » Une vingtaine de produits sont disponibles dans le catalogue du négoce.

Développement de cultures de niche chez Issipa

Enfin, Asel vient de lancer des contrats filières avec ses clients, pour des cultures très spécifiques. « Lentilles, pois potagers, pois marbrés, graines de chia bio, sarrasin, lin oléagineux, lin fibre, blés améliorants, liste Simon Bidaut. Nous avons positionné 500 ha sur ces cultures de niche, et espérons atteindre, dans les années qui viennent, 1500 à 2000 ha. » Le négoce fournit à l’agriculteur la semence, lui propose un système de culture, achète la collecte et la valorise avec des industriels des environs.

Le groupe Issipa en chiffres

4 négoces présents sur 20 départements

19 sites d’appro/collecte

47 collaborateurs

Entre 4000 et 5000 clients

Chiffre d’affaires : 43 M€

Collecte : 120 000 tonnes