Potier veut surveiller les marges des agrofournisseurs
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La commission d’enquête parlementaire sur les échec d’Écophyto s’est attaquée à l’ensemble des enjeux touchant à la réduction des usages de produits phytosanitaires. Dans le rapport de la commission, deux points concernent plus précisément la distribution et les firmes phytosanitaires.
Publié ce jeudi 21 décembre dans sa version complète, le rapport du député Dominique Potier revient sur les auditions de la commission d’enquête parlementaire sur l’échec des plans Écophyto. Lors de la présentation d’une synthèse de ce document, une semaine plus tôt, l’élu avait déjà évoqué les deux principaux points concernant la distribution agricole et les agrofournisseurs.
Nouvelle charge contre la séparation conseil/vente
Le premier se situe dans la droite ligne de la mission que Dominique Potier avait menée avec le député Stéphane Travert, sur la séparation du conseil et de la vente des pesticides. Le rapport insiste sur l’incompatibilité de cette mesure avec le système des CEPP. Pire : le premier aurait, selon lui, nui au second. Pour Dominique Potier, c’est très clair : il faut abroger la séparation conseil/vente, et re-responsabiliser les vendeurs de pesticides « avec des objectifs clairs en matière d’obtention de CEPP, en rétablissant une sanction » si ces objectifs ne sont pas remplis.
Questionner les marges de l’amont agricole
Plus novatrice est l’idée de créer un observatoire des prix et des marges pour l’amont agricole. Une idée dont le député Potier se dit très fier. Interrogé par Référence agro, le 14 décembre, il confiait : « La construction des prix est au cœur des enjeux du secteur agricole depuis des années. Je m’étonne que la question du partage de la valeur pour l’agrofourniture, et notamment pour le machinisme et les intrants chimiques, soit restée en dehors des radars. »
Vers une mission parlementaire sur l’agrofourniture ?
Un étonnement que l’on retrouve dans le rapport : « Disposons-nous de données fiables pour justifier, dans les hausses des deux dernières saisons, ce qui relève d’un report du coût de l’énergie et ce qui serait des marges indues ? Le paradoxe, […] c’est que toute contribution à la réparation des impacts sur l’environnement via une hausse de la RPD est considérée comme devant être répercutée sur le prix de vente, sans que ne soient interrogés ni le niveau de profit des firmes ni leur contribution fiscale. »
La recommandation n° 23 du rapport porte ainsi sur le lancement d’une mission d’information parlementaire sur la chaîne de valeur de l’agrofourniture, et l’ajout aux missions de l’Observatoire des prix et des marges de l’analyse du secteur amont de l’agriculture.