Les distributeurs, bien présents aux Culturales 2023 !
Le | Cooperatives-negoces
C’est dans le sud de Paris que s’est tenue la seizième édition des Culturales. À quelques jours du début des moissons, les distributeurs de la région ont répondu présents. Agronomie, filière, commercialisation des céréales étaient au cœur des discussions. Tour des stands.
« Cela faisait dix ans que la manifestation n’était pas venue dans la région, indique Julien Malherbe, secrétaire général de la Scael. Les Culturales sont un élément fédérateur, l’occasion pour tous de se rassembler et de porter un message commun. Les conditions climatiques sont au rendez-vous pour passer un bon moment. » Le salon des grandes cultures s’est tenu les 14 et 15 juin à Congerville - Thionville dans l’Essonne. Il a accueilli 15 000 visiteurs, selon les organisateurs, pour une édition, plutôt calme. Les distributeurs affichaient une satisfaction quant à leurs échanges avec les agriculteurs. « Nous sommes à trente minutes de chez nous, indique Pierre-Antoine Foreau, président-fondateur de Cereapro. C’est clairement un moment d’échange, l’occasion de faire le bilan de la campagne, de l’appro comme de la collecte, et d’avoir un retour sur notre fonctionnement. » Les coopératives et négoces avaient organisé des moments conviviaux. « Nous amenons en bus une cinquantaine d’agriculteurs le 14 juin et nous finissons la journée par une soirée », explique Tassadit Moucer, responsable marketing chez Soufflet.
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Sébastien Ciezki, directeur d’Ile de France Sud[/caption]
Des visites techniques pour les agriculteurs
Organisé par Arvalis, le salon des grandes cultures mettait naturellement l’agronomie à l’honneur. Un calendrier qui s’articulait parfaitement avec les journées techniques des distributeurs. « Les Culturales clôturent nos quinze jours de visites sur nos douze plateformes, explique Antoine de Zutter, directeur général France de Soufflet. Nous amenons les agriculteurs dans l’espace technique des Culturales. » Arvalis proposait en effet aux distributeurs des visites. « Nous en avons fait profiter nos adhérents, mais selon un programme que nous avons choisi sur des thèmes comme l’irrigation ou le désherbage », indique Benjamin Top, directeur d’Agropithiviers. La Scael avait, de son côté, concocté un large planning quotidien de visites techniques.
Les filières à l’honneur
Les distributeurs avaient également mis en avant leurs stratégies filières. « Nous voulons montrer toutes nos filières et les défendre, à travers notre démarche Semons du sens », explique Tassadit Moucer. Même stratégie pour la Scael : « Nous mettons en avant nos filières bas carbone en colza, le maïs waxy que nous comptons développer ou encore notre filière pâtes avec un bar à pâtes », indique Julien Malherbe. Agropithiviers faisait le point sur cinq labels : bio, CRC, HVE, Irtac et Label rouge. « Entre 2017 et 2023, nous avons investi dix millions d’euros dans les silos pour répondre aux cahiers des charges, indique Benjamin Top. Nos clients nous demandent de la différenciation. » Même stratégie du côté de la coopérative Ile de France Sud qui avait invité ses partenaires sur son stand : les moulins Fouché, avec qui la coopérative travaille depuis cinq ans en boulangerie pâtisserie, le directeur de CQFD, une marque de pâte bio créée il y a deux ans, ou encore la brasserie Ox située à Marcoussis.
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Arnaud Mercier, président, et François Lubin, directeur commercial de la coopérative de Bonneval.[/caption]
L’enjeu de la récolte 2023
La quantité et la qualité de la récolte à venir sont déjà dans toutes les têtes. « La moisson s’annonce belle, mais nous n’avons pas de pluie, regrette Sébastien Ciezki, directeur de la coopérative Ile de France Sud. C’est un peu l’inconnue. » Le 14 juin, Cereapro lançait aux Culturales l’édition 2023 de « Moisson-live », une carte interactive de partage des rendements. Elle a été mise au point il y a quatre ans avec Sencrop, Terre-Net et Farmr.
Mieux informer sur les cours des céréales
Quoi qu’il en soit, tous s’attendent à vivre une campagne de commercialisation toujours aussi volatile. Pour aider les agriculteurs à vendre leur collecte, les distributeurs s’appuient de plus en plus sur les outils digitaux. « Nous lançons une appli mobile pour être encore plus réactif, avec des envois d’alertes, explique le directeur de Cereapro. Elle sera disponible dans un mois. » Soufflet a lancé il y a cinq ans l’appli Farmi. « Elle prend de l’ampleur, reconnaît Antoine de Zutter. Nous y avons intégré les cotations collecte il y a trois ans. » La coopérative Bonneval lance elle aussi son appli, « Per Farmer », où les cours sont visibles en temps réel. « La particularité de la coopérative est de vendre presque tout en prix ferme », précise Arnaud Mercier, président le la coopérative. Quant à Axéréal, elle mise sur son appli « Max », lancée en novembre 2022, pour accompagner les adhérents dans la commercialisation des céréales.
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Julien Malherbe, secrétaire général, et Olivier Charasse, directeur du pôle agricole de la Scael.[/caption]
La Scael avait organisé des rendez-vous techniques avec ses fournisseurs, notamment Syngenta et Be Api, autour de deux sujets : les outils et service ainsi que les biosolutions. « Sur les services, nous allons renforcer notre équipe, explique Olivier Charasse, directeur du pôle agricole de la Scael. Nous regardons ce qui se passe sur les fongicides où les outils actuels ne donnent pas entière satisfaction. Sur les biosolutions, nous en sommes au début car il y a à boire et à manger. Nous sommes devant deux challenges : motiver nos équipes internee et nos adhérents. »
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Augustin Ringô, directeur agriculture et durabilité d’Intact, avec trois administrateurs d’Axéréal : Flavie Delattre, Romain Gallas et Guillaume Perdereau.[/caption]
Le stand d’Axéréal était au couleur de l’agriculture régénératrice. « C’est le tournant que l’agriculture doit prendre, indique Guillaume Perdereau, vice-président d’Axéréal. C’est la pierre angulaire de notre stratégie. C’est une agriculture plus résistante, qui retient mieux l’eau, qui capte des gaz à effet de serre. »
Un virage qui a notamment pris forme concrète avec l’entrée au capital de la coopérative dans la société Intact, sur la transformation de pois bas carbone, pour commencer.
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Benoit Ferrière, président, et Benjamin Top, directeur d’Agropithiviers.[/caption]
Agropithiviers mettait en avant ses filières qualité, dont l’agriculture biologique. Si la crise est plus forte pour les filières animales, les céréales ne sont pas épargnées. « Le blé souffre davantage, reconnaît Benjamin Top, directeur. Certes, nous sommes passés de 0 à 1500 tonnes en trois ans, mais nous estimons que nous sommes arrivés à un plafond dans le contexte actuel. » Le Label rouge souffre également. « Les demandes pour la prochaine récolte sont en baisse de 24 % », reconnaît le directeur.
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Romain Faroux, directeur commercial Agriconomie[/caption]
Pour Agriconomie, le salon des Culturales est une excellente occasion de se faire connaître.
« Notre image manque parfois de clarté, reconnaît Romain Faroux, directeur commercial. Le risque pour un acteur digital est qu’il passe pour virtuel ! Or, nous avons un vrai plaisir à rencontrer les agriculteurs. »
L’équipe commerciale qui est passée de 10 collaborateurs à trente depuis le début de l’année.
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Pierre-Antoine Foreau, président-fondateur de Cereapro[/caption]
La collecte de céréales chez Cereapro s’annonce à plus de 500 000 tonnes, contre 430 000 tonnes en 2022 et 350 000 tonnes en 2021. « Nous avons des agriculteurs de plus en plus fidèles, explique Pierre-Antoine Foreau, fondateur de Cereapro. Nous misons sur la transparence et la compétitivité, afin de suivre la volatilité et d’être réactifs. »
Côté appro, la société annonce un chiffre d’affaire multiplié par deux entre 2022 et 2023. « Nous comptons continuer sur cette croissance », affirme Pierre-Antoine Foreau.
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Marc Brasseur, responsable service betteraviers région Pithiviers, et William Huet, responsable agronomie chez Cristal Union.[/caption]
« Depuis 2017, nous avons perdu 15 % de nos surfaces », indique William Huet, responsable agronomie chez Cristal Union. Avec l’arrêt brutal des néonicotinoïdes, la structure recherche de nouveaux adhérents. « Nous sommes capables d’accueillir entre 12 et 15 000 hectares supplémentaires sur notre territoire », indique-t-il. Cristal Union cherche également des solutions alternatives. La mise en place du réseau d’observation Vigie Pucerons a déjà permis de prévenir les attaques précoces.