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Même en baisse, l’activité jardinerie reste stratégique pour les coopératives

Le | Cooperatives-negoces

Après deux années de croissance à deux chiffres, l’activité jardinerie amorce une baisse de chiffre d’affaires en 2022, et les prévisions pour 2023 font état d’une nouvelle diminution. Pour autant, ce secteur reste stratégique pour les coopératives, qui sont nombreuses à investir le segment de la distribution grand public.

Même en baisse, l’activité jardinerie reste stratégique pour les coopératives
Même en baisse, l’activité jardinerie reste stratégique pour les coopératives

S’il est une activité qui a bénéficié des confinements successifs, c’est bien celle de la jardinerie, et plus généralement, de l’amélioration du cadre de vie. Entre autoproduction alimentaire à la campagne, et croissance des ventes de plantes d’intérieur en zone urbaine, le secteur du jardinage a bénéficié d’une hausse du chiffre d’affaires de 10 % en 2020 et de 14 % en 2021, selon l’association Promojardin.

Les coopératives sont les grandes gagnantes de cet engouement. En 2021, le chiffre d’affaires retail d’InVivo atteignait 2,975 Md€, en hausse de 18 %. « Cela nous situe comme leader sur le marché du jardin, toutes enseignes et tous secteurs confondus, avec 15,2 % du marché », précisait, en mars 2022, Guillaume Darrasse, directeur d’InVivo Retail, renommé Teract depuis son rapprochement avec 2MX Organic.

Essoufflement de l’activité jardinerie

Mais la fin des confinements et la reprise des activités de loisir hors domicile, l’inflation et la sécheresse de l’été 2022 ont entamé cette belle progression. Par ailleurs, le marché de l’immobilier, en général moteur des investissements en jardinerie, s’est essoufflé du fait de la hausse des taux d’emprunt. Le segment du jardin accuse une baisse estimée de 6 % en 2022, et une baisse prévisionnelle de 2 % en 2023, selon Promojardin. Teract a publié mi-février son chiffre d’affaires jardinage-animalerie, pour le premier semestre de la campagne 2022-2023 : 314,4 M€, en baisse de 3 % par rapport à l’année précédente. Une perte à nuancer, le segment restant 14 % plus élevé par rapport au niveau pré-pandémie.

Les coopératives résistent bien

Quant aux coopératives, elles ont annoncé des résultats satisfaisants pour le segment jardin, lors de leurs dernières assemblées générales : progression du CA de 22 % pour la Cavac, redéfinition du maillage des magasins et modernisation des sites pour Noriap, des résultats positifs pour la cinquième année consécutive de la filiale Terre Atlantique Jardin, modernisation et agrandissement de la plateforme logistique Lorca Log’, destinée au pôle Jardins & terroirs, etc.

« La tendance reste élevée dans notre secteur, malgré l’essoufflement, car avec l’inflation, être en autoproduction est plus économique que d’acheter un produit fini » explique Xavier Briois, directeur du pôle viticole et grand-public d’Océalia. Ce sont d’ailleurs les petits magasins, situés en zone rurale, qui tiennent le mieux face aux difficultés conjoncturelles.

Les coopératives étudient les opportunités de reprise de fonds de commerce pour étendre leur réseau de distribution grand public. Sur l’exercice 2021/2022, Océalia a acheté cinq magasins Gamm Vert, Natup en a acquis deux, Unéal en a créé un et a pris la gestion de neuf Jardiland, Terres du Sud a repris trois magasins Gamm Vert et ouvert un nouveau magasin Innovert.