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Négoce Nord-Est, un congrès tourné vers l’avenir, avec des inquiétudes sur la réglementation

Le | Cooperatives-negoces

Investir pour le futur, c’était le thème du congrès du Négoce Nord-Est, organisé le 29 avril à Dunkerque. Si l’événement ne se voulait pas stratégique, plusieurs inquiétudes, liées notamment à la séparation du conseil et de la vente, ont été soulignées.

Le congrès du Négoce Nord-Est s’est tenu le 29 avril, à Dunkerque.  - © D.R.
Le congrès du Négoce Nord-Est s’est tenu le 29 avril, à Dunkerque. - © D.R.

Reporté depuis deux ans, en raison de la crise sanitaire, le congrès de la Fédération Nord-Est du négoce agricole, FNA, s’est finalement tenu le 29 avril, à Dunkerque. Les interventions ont insisté, en ligne avec le thème de la journée, à savoir « investir pour le futur », sur la recherche de compétitivité, dans un contexte en pleine évolution, avec la réforme de la Pac ou la guerre en Ukraine. « L’idée était d'être davantage dans le concret que dans la stratégie, résume Jean-Jacques Vaesken, président du négoce Nord-Est et du négoce éponyme, qui évoque un congrès « pratico-pratique ». Malgré ce ton positif, les négociants évoquent néanmoins des inquiétudes. « Nous avons des craintes au sujet des approvisionnements, comme tous les secteurs », indique Sandrine Hallot, directrice du pôle produits, marché et services chez FNA. Un congrès sur l’énergie est prévu pour décembre prochain. « Entre le séchage du maïs, la ventilation des silos, cela représente des coûts non négligeables », poursuit la directrice.

Séparation conseil vente, un rapport parlementaire attendu

Autre sujet de crispation : la séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires. « C’est une anomalie que nous subissons, fustige Jean-Jacques Vaesken. Nous ne sommes pas là pour pousser à vendre des produits phytosanitaires, nous avons compris ce qu’était l’environnement, nous souhaiterions que notre professionnalisme soit reconnu. » Dans ce cadre, les attentes sont fortes en ce qui concerne la mise en place d’une mission d’information dédiée, préconisée par les rapporteurs de la mission parlementaire d’information sur la secteur coopératif dans le domaine agricole, en février dernier. « Nous attendons des résultats tangibles, nous espérons que ce rapport parlementaire permettra d’en savoir plus sur ce qui fonctionne ou non, et est-ce que cela contribue réellement à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires », abonde Sandrine Hallot.

Incertitude sur le PSN

Cette dernière fait également part de son inquiétude quant au Plan stratégique national, sur lequel la Commission européenne a fait son retour, fin mars. La France doit désormais ajuster sa copie, pour que le PSN puisse être validé par l’instance, et être mis en œuvre dès le 1er janvier 2023. « Les délais sont très courts, s’inquiète Sandrine Hallot. Qu’est-ce que la France va répondre ? Les éco-régimes peuvent être accessibles via la diversification des cultures, mais nous sommes des collecteurs de grains. Nous devons trouver des débouchés, cela ne se fait pas en deux jours. D’autant plus que les assolements se décident dès cet été. »