Océalia, une campagne sous le signe du renouveau
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Alors qu’Océalia a accueilli en avril dernier un nouveau directeur général, le président s’apprête lui aussi à céder sa place. L’occasion pour le conseil d’administration d’ajuster la stratégie pour les années à venir, dans un schéma où filières, territoire et agroécologie restent des piliers.
L’assemblée générale d’Océalia du 6 décembre avait, cette année, une tonalité particulière. C’était la première de Mathieu Staub, qui a endossé le poste de directeur général le 4 avril, et la dernière pour Philippe Delusset, le président. Après avoir occupé cette fonction durant 15 ans, dont six sous l’entité Corea, l’heure de la retraite a sonné. Un nouveau président sera élu le 12 décembre.
Une stratégie tournée vers les territoires
Mi-septembre, le conseil d’administration s’est réuni en séminaire pour définir la stratégie à venir. « Articulée autour de quatre axes, elle vise, tout en développant des filières à forte valeur ajoutée, à répondre aux enjeux agroécologiques et environnementaux, précise Mathieu Staub, en conférence de presse le 7 décembre. Notre objectif est aussi que notre groupe soit attractif avec des équipes performantes et qu’il reste un acteur clé des évolutions futures à l’échelle de notre territoire. » Et Philippe Delusset d’ajouter : « en créant des alliances, nous voulons nous positionner comme une structure leader, régionalement. » Dernier exemple datant du 5 décembre : la prise de participation dans la coopérative laitière de la Sèvre (CLS), aux côtés de Terra Lacta, Cap Faye, Sèvre et Belle et Pamplie. « L’enjeu est de créer une entité juridique à part pour préserver les outils de production, les éleveurs et les salariés, confie le directeur général. Dans cette nouvelle organisation Terra Lacta sera majoritaire. »
Océalia en croque pour le snacking
Sur les 1,047 Md€ de chiffre d’affaires réalisés par Océalia en 2022/23, les filiales représentent 32 % mais assurent plus de 40 % de la rentabilité. C’est l’agroalimentaire, avec 115 M€, qui pèse le plus lourd. « Pour cette branche, Menguy’s affirme son leadership en enregistrant la plus forte progression du rayon snacking », note le directeur général. Parmi les faits marquants : l’investissement, en janvier 2023, dans l’entreprise portugaise Frusel, leader des fruits secs et du snacking. Côté jardineries, le groupe compte désormais 70 magasins. Pour la branche viticole, alors que les vendanges 2023 s’annoncent record, avec 125 530 hl (contre 85 000 hl en 2022), l’export de Cognac, qui représente 65 % des ventes, continue de reculer.
30 % des blés tendres ne seront pas semés
Pour le plus gros collecteur de Nouvelle-aquitaine, la moisson 2022 a été marquée par un net retrait des volumes collectés : « 1,07 Mt, soit 21 % de moins qu’en 2021, précise Mathieu Staub. Pour 2023, nous revenons sur des niveaux satisfaisants après près de 1,3 Mt collectées. Le maïs continue de reculer : depuis 2015, ses surfaces ont diminué de moitié. » Une évolution de l’assolement qui impacte la logistique de stockage. Mais déjà, les yeux se tournent vers 2024. « Les semis de blé tendre ont pris du retard, confirme-t-il. Nous estimons que 70 % des surfaces prévues pourront être semées, pas plus. Des ajustements se feront au printemps avec certainement une progression du maïs et du tournesol. » Concernant le bio, Océalia s’attend à ce que les surfaces dédiées à cette production reculent du fait de quelques déconversions.
Bientôt une certification du Sillon responsable
La certification de la démarche « Sillon responsable », est « toujours en cours », confirme Mathieu Staub. D’ici à fin juin 2024, la coopérative compte fédérer plus de 1000 exploitations dans cette évolution des pratiques. En 2022, 324 diagnostics ont été réalisés. Autre chiffre, celui des commandes d’appro passées via la plateforme aladin : plus de 10 000 sur l’exercice précédent, soit un chiffre d’affaires de 76 M€. « Notre volonté est que toutes nos gammes de produits y soient, y compris l’agro-équipement. A terme, 100 % des commandes passeront par aladin, assure-t-il. C’est désormais un outil maître de la relation commerciale. »
Les chiffres de l’exercice 2022-23
- Chiffre d’affaires du groupe : 1,047 Md€ dont 32 % réalisés par les filiales. En détail : collecte 450 M€, appro 273 M€, élevage 117 M€, agroalimentaire 115 M€, jardineries 65 M€, viticulture 24 M€, autres 3 M€.
- Chiffre d’affaires de la coopérative : 747 M€ (contre 767 M€ en 2021/22) pour un résultat net de 1,9 M€, en retrait de 4,7 M€.
- 7500 adhérents répartis sur 8 départements
- Collecte 2022 de 1,07 Mt (-21 %)
- Collecte 2023 : 1,3 Mt