Racine développe les couverts végétaux… et bien plus encore
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Le négoce Racine, situé à Brignoles, au cœur du Var, s’est spécialisé dans l’accompagnement des agriculteurs sur la diminution de l’impact environnemental des pratiques agricoles. La société offre à ses clients un accompagnement et des formations agronomiques, notamment en ce qui concerne les couverts végétaux pour la vigne. Le négoce a présenté cette pratique le 5 mai, avec Vert l’Avenir.
Le négoce Racine, leader du Var et des Alpes-Maritimes (3ème de la région Paca, voir notre e-mag sur la distribution) a reçu Vert l’Avenir pour présenter l’implantation d’un couvert végétal temporaire dans les vignes. Les pratiques d’enherbement existent depuis des années en France, mais selon Christophe Pennequin, le directeur de Racine, un véritable changement d’état d’esprit, accompagné par un engouement pour l’agronomie et l’agroécologie, est apparu il y a deux ans. “Jusqu’à présent les agriculteurs utilisaient le sol comme substrat de culture, indique-t-il. Aujourd’hui, le sol est au cœur du système, et il nous faut raisonner sur une approche globale.” Sur les 4000 clients que compte le négoce, dont une majorité de viticulteurs, 150 à 200 sèment des couverts végétaux. Un chiffre en nette progression, et qui devrait continuer à augmenter.
Une pratique aux nombreux avantages
“Le fait de semer une couverture végétale temporaire a plusieurs avantages, explique Claire Scappini, responsable technique chez Racine. Les systèmes racinaires, qui peuvent aller jusqu’à deux mètres de profondeur, créent une verticalité au niveau du sol. Les racines de vignes vont suivre le système racinaire des végétaux et avoir un meilleur accès à l’eau et aux éléments nutritifs”. Autre avantage, les couverts végétaux évitent l’érosion du sol ainsi que le tassement de la terre, dû au passage des machines agricoles et à l’accumulation d’eau.
“Les couverts présentent aussi l’intérêt de stocker du carbone en développant la biomasse et en limitant le travail du sol, rappelle Claire Scappini. Cela augmente la vie biologique du sol, et limite le réchauffement : en plein août, la température d’un sol enherbé est de 25°C sur un sol enherbé, tandis que celle d’un sol nu est de 40°C. L’enherbement augmente la réserve utile en eau.” Une pratique bénéfique, alors que les vins d’appellation Côtes de Provence et Coteaux Varois ne peuvent être irrigués que sur dérogation, tandis que le Bandol ne peut en aucun cas bénéficier d’irrigation. »
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Les graminées sont recommandées pour développer le système racinaire.[/caption]
Des formations agronomiques multiples
La société, créée en 1985 et qui fait partie du groupe Perret depuis 2000, est certifiée Qualiopi, et dispense des formations Certiphyto sur la transition agroécologie, la biodynamie, la HVE, la protection du vignoble… La formation dédiée aux couverts végétaux dure deux jours et est destinée à une quinzaine d’agriculteurs pour chaque session. Elle a pour objectif de présenter la démarche et de les guider sur le choix des espèces, le matériel à utiliser pour semer, quand et avec quel outil détruire. Chaque participant repart avec son projet de couvert, et peut se fournir en semences auprès de Racine.
Nouvelles technologies et pratiques agronomiques à l’essai
En parallèle, Racine a développé un pôle nouvelles technologies, dédié aux OAD, aux capteurs embarqués, aux stations météos connectées, et effectue une veille des nouvelles solutions ou technologies. Ces activités ont nécessité le recrutement d’un nouveau collaborateur il y a deux ans et demi. Le négoce a développé des projets autour de l’agroforesterie depuis l’année dernière, à travers des pratiques telles que la taille douce, une taille raisonnée préservant l’arbre ou arbuste. “Les agriculteurs qui ont appliqué cette pratique dès cette année ont été mieux préservés du gel”, note Christophe Pennequin. Avec de meilleures réserves carbonées et azotées, la vigne débourre plus tard, sa sève est plus chargée en amidon, ce qui abaisse son point de gel, et elle se remet plus facilement d’un coup de froid. Le négoce étudie aussi la possibilité d’implanter des éoliennes dans les cultures pour les protéger du froid statique.