Référence agro

RSE, la Coopération agricole mobilisée pour accompagner ses adhérents

Le | Cooperatives-negoces

Le 22 juin, la Coopération Agricole proposait à ses adhérents un retour d’expérience sur l’utilisation d’un outil facilitant le reporting RSE (Responsabilité sociétale des entreprises). Ce webinaire est l’un des aboutissements d’une politique résolument tournée vers la RSE. Explications avec Benjamin Perdreau, directeur adjoint en charge de la responsabilité sociétale pour LCA.

Benjamin Perdreau, directeur adjoint compétitivité et transition écologique à LCA - © D.R.
Benjamin Perdreau, directeur adjoint compétitivité et transition écologique à LCA - © D.R.

Référence agro : LCA propose à ses adhérents de faire appel aux services de l’entreprise Toovalu pour construire leurs rapports RSE. Quel est le principe ?

Benjamin Perdreau : Un rapport RSE, c’est beaucoup de temps ! Regrouper les données RSE, les « faire parler », les mettre en forme, puis l’audit, indispensable pour valider le rapport, demandent de la disponibilité. Nous avons pris contact avec Toovalu, une entreprise qui propose un outil spécifique pour faciliter ce travail. Sur 2020, trois coopératives ont joué les pionniers : Euralis, Even et EMC2. Les retours sont très positifs. Les responsables RSE des cooératiques évoquent un gain de temps, une plus grande fiabilité des informations compilées, mais aussi, et c’est peut-être le plus important, un vrai plus pour piloter la performance RSE ! Le tableau de bord de Toovalu aide les entreprises à progresser. Une vingtaine de coopératives, de taille plutôt importante, ont participé au webinaire de restitution. Nous les incitons à suivre le mouvement. La licence annuelle Toovalu revient à environ 10 000 €, mais nous avons négocié un tarif réduit pour nos adhérents.

R.A. : Sentez-vous une montée en puissance de l’enjeu RSE dans les coopératives agricoles ?

B.P. : Les coopératives s’y intéressent spontanément, et de toute façon, le cadre réglementaire les y invitent. Les entreprises de plus de 500 salariés et 100 M€ de chiffre d’affaires sont tenues de publier des rapports RSE. Une réglementation européenne applicable en 2023 imposera la publication des données RSE sous un format numérique dès 250 salariés, et 50 M€ de chiffre d’affaires. Un certain nombre de coopératives entrent, ou entreront dans ce cadre. Le ministère de l’Économie a lancé fin mai la plateforme Impact, pour aider les entreprises à « s’entraîner », via 47 indicateurs écologiques, sociaux ou de gouvernance. Enfin, le 5 juillet, l’UE publiera un code de conduite pour les acteurs des filières agroalimentaires dans le cadre de la stratégie Farm to fork, en lien direct avec les enjeux de RSE.

R.A. : Outre la collaboration avec Toovalu, comment LCA s’investit pour accompagner les coopératives agricoles ?

B.P. : Nous avons signé le manifeste lié à la plateforme Impact. Et plus concrètement, nous avons publié un premier guide en 2014, mis à jour en 2018. Aujourd’hui, nous avons une stagiaire mobilisée pour analyser les rapports RSE des coopératives agricoles. L’idée est de dégager un tronc commun, des récurrences, pour bien aiguiller les prochaines coopératives qui se lanceront, mais aussi être capable de défendre nos spécificités auprès de l’UE, pour le changement de cadre de 2023. Notre ambition est de mobiliser le plus grand nombre d’adhérents pour se prêter à cet exercice, y compris ceux qui n’ont pas encore d’obligation réglementaire.