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En biosolutions, Syngenta vise un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros en 2028

Le | Cooperatives-negoces

En juillet, Syngenta annonçait le lancement de Syngenta Biologicals, issu de la fusion de ses propres activités biosolutions, et de Valagro, acquis en 2020. Une étape dans l’objectif visé par la firme : tripler son chiffre d’affaires d’ici à 2028. Le directeur monde de cette activité, Corey Huck, a expliqué en exclusivité à Référence agro, comment il compte s’y prendre.

En biosolutions, Syngenta vise un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros en 2028
En biosolutions, Syngenta vise un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros en 2028

Tripler le chiffre d’affaires de son activité biosolutions d’ici à 2028, pour passer de 350 M€ à un milliard d’euros. Tel est l’objectif de Syngenta. Pour ce faire, le leader de la protection des plantes a acquis Valagro, fabricant de biostimulant italien, en 2020. Syngenta Biologicals, officiellement créé cet été, est né du rassemblement de Valagro et des activités propres de développement de biostimulants, solutions de biocontrôle et de biofertilisation de Syngenta. L’entité rassemble désormais près de 1300 salariés au niveau mondial, dont une trentaine en France.

Six pays ciblés par Syngenta Biologicals pour leur intérêt pour les biosolutions

« La croissance du marché mondial est comprise entre 10 et 12 % par an, explique à Référence agro Corey Huck, directeur monde de Syngenta Biologicals. Au niveau mondial, la croissance des biostimulants est plus forte que celle des solutions de biocontrôle. En Europe et particulièrement en France, l’intérêt que suscite le biocontrôle s’explique par l’interdiction des molécules phytosanitaires. »

Si la firme dispose de centaines de références de biosolutions dans le monde, le catalogue de produits est limité en Europe, où les homologations sont bien plus longues. Syngenta en compte aujourd’hui plus de vingt. Mais l’hexagone reste un pays clé pour Syngenta Biologicals, tout comme l’Espagne, l’Italie, le Brésil, les États-Unis et la Chine. « Ce sont des marchés porteurs, où les cultures spécialisées ont une place importante, et qui, par conséquent, rendent l’utilisation de biosolutions rentables », précise Corey Huck. Le chiffre d’affaires mondial des biosolutions Syngenta, aujourd’hui de 350 M€, est constitué à 70 % par les ventes de biostimulants, et à 30 % par celles de solutions de biocontrôle et de biofertilisation.

Le développement de l’offre s’appuie sur des contributions externes

Pour accroître ses parts de marché en biosolutions et atteindre son objectif de 1 Md€ de chiffre d’affaires, Syngenta compte s’appuyer sur des partenariats avec des startups ou des équipes de recherche. « Nous sommes sollicités par des acteurs qui ont une bonne idée, et souhaitent bénéficier de nos moyens pour la développer, que ce soit en R&D, en expérimentation sur le terrain ou en processus industriels », pointe Corey Huck. Les sollicitations externes, plusieurs centaines par an, sont étudiées par Syngenta Biologicals et transmises au centre de recherche mondial de la société, à Stein (Suisse). Les projets retenus seront alors développés en interne au sein de Syngenta.

Enfin, « Syngenta Group Ventures est une branche de la société qui participe aux premiers tours de table, lors des levées de fonds de start-up », précise Xavier Thévenot, directeur innovation et durabilité de Syngenta, et responsable de Syngenta Biologicals pour la France. Ces différents leviers assurent à Syngenta une pluralité dans les innovations. Environ 10 % du chiffre d’affaires global de Syngenta Biologicals est utilisé pour la R&D, et plus de 200 démonstrations et essais ont lieu en France pour le développement de biosolutions.

Un fongicide céréales en biocontrôle d’ici à cinq ans

Deux biostimulants sont pour le moment commercialisés sous la seule bannière Syngenta : un anti-stress dédié aux céréales, qui pourra prochainement être utilisé en maïs, et des souches de bactéries permettant une meilleure assimilation de l’azote. D’autres acides aminés pour céréales et maïs devraient bientôt être homologués, permettant de faire face aux stress abiotiques. En biocontrôle, un fongicide céréales devrait voir le jour dans les cinq années à venir.