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Terres du Sud veut rendre plus agile sa production de volailles sous labels

Le | Cooperatives-negoces

Malgré des difficultés sur la branche volaille, liée à une demande en berne pour les produits sous signes de qualité, le groupe Terres du Sud a présenté des résultats positifs, à l’occasion de sa Convention partenaires, organisée le 8 décembre. Des investissements à hauteur de 50 M€ sont prévus pour les quatre prochaines années dans le cadre d’un plan stratégique d’investissement.

Patrick Grizou et Sylvain Théon, respectivement président et directeur général du groupe Terres du S - © D.R.
Patrick Grizou et Sylvain Théon, respectivement président et directeur général du groupe Terres du S - © D.R.

Malgré un exercice 2022/23 qualifié de « sportif », le groupe Terres du Sud affiche des résultats positifs, avec un chiffre d’affaires stabilisé à 621 M€ et un EBE en progression de 7 M€, à hauteur de 22,4 M€. « C’est une belle performance, se félicite Sylvain Théon, directeur général du groupe, lors d’un point presse, à la veille de la Convention partenaires organisée le 8 décembre, où près de 500 personnes étaient attendues. Les cinq branches (1) ont contribué à cet effort, ce qui n’a pas toujours été le cas. » Malgré un contexte économique instable, le groupe explique avoir saisi des opportunités, comme  l’acquisition d’un magasin Gamm Vert à Podensac et du couvoir de Tonneins, et le déploiement d’un réseau de station météo connectées.

50 € mobilisés d’ici à 2027

Pour maintenir cette dynamique, le groupe prévoit de mobiliser 50 M€ d’ici à 2027, dans le cadre d’un plan stratégique d’investissement, principalement dirigé vers des activités d’entretiens des différents sites et dans une optique de conquête de nouveaux marchés. Entre 5 et 8 M€ seront ainsi investis dans la filière « Tomates d’Aquitaine », pour doubler les revenus générés par celle-ci et atteindre les 20 M€. Du côté des palmipèdes, la mise en œuvre d’un plan stratégique d’une durée de trois ans va débuter en janvier 2024. Dans ce cadre, 3 M€ vont être mobilisés, pour notamment améliorer les process, développer la robotique, etc.

Gel des installations en production de poulets sous label

De nombreuses réflexions sont par ailleurs en cours pour la filière volaille, en raison de la forte baisse de la consommation des produits sous labels. «  La branche volaille est celle qui souffre le plus, reconnaît Sylvain Théon. » Pour compenser cette chute de la demande, Terres du Sud a mobilisé une enveloppe de 750 000 euros, entre juin 2023 et juin 2024. Depuis six mois, le groupe a par ailleurs gelé les installations dans ces catégories de production. «  La grippe aviaire a, en 2022, réduit la taille des cheptels et a donc masqué cette problématique de la demande, analyse pour sa part Patrick Grizou, président de la coopérative. Le prix reste le premier critère d’achat. » Face à cette situation, le groupe souhaite travailler sur la polyvalence des bâtiments. «  L’objectif est de les rendre plus agiles, pour produire des poulets qui répondent au marché, poursuit Sylvain Théon. Cela permettra aux éleveurs de produire sous d’autres cahiers des charges, axés sur le bien-être animal par exemple, pour que ceux en bio ou sous Siqo puissent y retourner quand la demande sera plus favorable. »

Déployer les axes prioritaires de la stratégie RSE

Maintenir l’attractivité des territoires reste également centrale dans l’action de Terres du Sud, qui a fait de la promotion de son projet coopératif «  Développeurs de terroirs », initié en 2018, le fil rouge de sa Convention partenaires :

  • la transition agricole et énergétique : cela s’illustre notamment par le projet Expea, initié pour cinq ans en janvier 2023, avec l’objectif d’identifier des pratiques culturales résilientes ; ou sur le photovoltaïque, associé à chaque projet de rénovation de bâtiments ;
  • le renforcement de l’attractivité, avec par exemple le doublement du budget alloué à la formation ;
  • le renouvellement de l’offre coopérative, alors qu’un tiers de l’activité du groupe est généré par des exploitants de plus de 55 ans. Le déploiement de l’outil Logifeel pour le suivi de la collecte aux champs illustre cette dynamique ;
  • la performance opérationnelle et économique au cœur des décisions : lancement inédit en 2023 des Innovations days, un appel à projets pour identifier des partenaires qui permettront notamment au groupe d’optimiser ses coûts énergétiques.

À noter, enfin, que sur la thématique de l’eau, la coopérative devrait communiquer en janvier prochain sur le nom d’un acteur de l’irrigation dont elle s’est rapprochée, et qui viendra compléter les métiers du groupe.

 

Chiffres 2022-2023

  • Chiffre d’affaires du groupe : 621 M€ (269 M€ pour la branche végétale ; 149 M€ pour la branche volaille ; 87 M€ pour la branche palmipèdes ; 59 M€ pour la branche fruits et légumes ; 57 M€ pour la branche distribution)
  • EBE : 22,4 M€ (15,4 M€ entre 2021-22)
  • Résultat net : 5 M€
  •  Collecte 2023 : 405 660 tonnes de céréales, dont 7996 tonnes en bio ; 12,5 millions de volailles de chair dont 1,2 million de poulets bio ; 120 millions d’oeufs dont 81 millions bio.
  • 6000 agriculteurs adhérents
  • 1414 salariés


(1) végétale, fruits et légumes, volailles, palmipèdes, distribution