Tous les plastiques agricoles vendus par les Ets Pelé (49) sont ensuite collectés
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À l’occasion des vingt ans d’Adivalor, la filière française de gestion des déchets de l’agrofourniture, le négoce Pelé, situé dans le Maine-et-Loire, a expliqué sa gestion des déchets plastiques usagés de ses clients agriculteurs.
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Arrivé au point de collecte du négoce, ici à Combrée dans le Maine-et-Loire, l’exploitant est accueilli par un salarié qui contrôle ce qui arrive, notamment au niveau de la salissure.[/caption]
Les Pays de la Loire sont une des régions pionnières en matière de recyclage des plastiques agricoles usagés. Dans le Maine-et-Loire, où sont situés les Ets Pelé, c’est la Chambre d’agriculture qui a démarré l’opération il y a près de 30 ans, avec la mission de recyclage agricole des déchets, MRAD. Adivalor a pris la suite en 2001. La structure fêtait ses 20 ans le 26 janvier, avec notamment le négoce Pelé sur son site de Combrée. « Nous collectons tout ce que nous vendons », précise d’emblée Denis Pelé, directeur de l’établissement qui a collecté, en 2020, 85 tonnes de plastiques agricoles usagés.
Des dates de collectes concertées avec les coop et négoces
Chaque année, le négoce réalise quatre collectes de récupération des déchets plastiques agricoles : deux sur les mois de mai et novembre pour les bidons de produits phytosanitaires, d’hygiène et les big bag ; deux autres dédiés aux filets et ficelles en septembre et janvier. Les dates de collecte sont réfléchies en amont avec l’ensemble des distributeurs de la région. « Terrena et ses filiales négoces gèrent leur propre calendrier, explique Nicolas Rubin, chargé de mission économie circulaire à la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Mais ils sont quand même là lors des réunions, car l’objectif est de trouver des dates qui lissent le travail pour Adivalor. En Pays de la Loire, une cinquantaine de structures participe aux opérations de collecte. »
Prévoir l’afflux sur les points de collecte
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Jérôme Platon, responsable du magasin de Combrée des Ets Pelé[/caption]
Mails, flyers « Je trie ferme », SMS envoyés deux à trois semaines avant la date de collecte, vont informer l’agriculteur des dates de collecte. « Quand je loupe une date, je sais qu’il y en a une autre dans l’année pour me rattraper, explique Jean-Pierre Toueille, éleveur à Ombrée d’Anjou. Je livre tous mes déchets plastiques aux Ets Pelé, du fait notamment de la proximité du site. » Aux Ets Pelé, chaque période de collecte s’étire sur une semaine. « Le plus difficile est de prévoir l’afflux dans les points de collecte car nous devons dédié à cette activité du personnel, explique Denis Pelé. En général, les agriculteurs viennent tous en fin de semaine ! »
Arrivé au point de collecte, l’exploitant est accueilli par un salarié qui contrôle ce qui arrive, notamment au niveau de la salissure. « C’était un des gros points noirs du recyclage des plastiques agricoles, reconnaît Jérôme Platon, responsable du magasin de Combrée des Ets Pelé. Des efforts ont été faits et presque toute la marchandise est désormais acceptée. » Il remet alors une attestation à l’agriculteur. « Elle peut être réclamée lors des contrôles Pac, insiste Pierre de Lépinau, directeur d’Adivalor. Le dispositif de certification qui permet d’accéder aux éco-régimes de la nouvelle Pac comprend un volet sur la gestion des déchets. »
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Jérôme Platon, responsable du magasin de Combrée à droite, signe une attestation de livraison des déchets plastiques usagés qu’il remettra à Jean-Pierre Toueille, éleveur à Ombrée d’Anjou, à gauche.[/caption]
Un coût de 7 à 8000 euros
L’activité de collecte de ces déchets est désormais bien huilée au négoce Pelé et devrait poursuivre sur cette voie dans les prochaines années. Quid du coût pour le négoce ? Il s’élève à 7 à 8000 euros par an. Adivalor participe à hauteur d’un tiers environ, soit 2000 à 2500 euros, « quand le travail est bien fait, précise Pierre de Lépinau. Mais ce n’est pas gratuit : il est important que les distributeurs contribuent aussi financièrement à l’opération. » Une prime peut également être allouée aux distributeurs selon la valorisation du plastique recyclé. Elle devrait toutefois être inexistante pour l’année 2021. « La situation internationale du recyclage des plastiques est très tendue avec la fermeture des frontières de la Chine aux déchets plastiques qui a provoqué une dévalorisation des déchets plastiques et notamment agricoles du fait de leurs salissures, reconnaît Pierre de Lépinau. Nous savons que c’est une demande forte de la part des distributeurs et nous ne les oublierons pas quand le contexte sera plus favorable. »
Les Ets Pelé emploie 60 salariés dont 15 commerciaux, et réalise un chiffre d’affaires de 45 millions d’euros par an.