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Traçabilité, InVivo veut « ouvrir le champ des possibles »

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Via sa filiale vinicole, Cordier, ou à travers un projet porté avec Kronenbourg, le groupe InVivo est engagé pour proposer une meilleure traçabilité de ses produits. Une première étape, avant tout d’ordre marketing, qui doit permettre le développement d’autres projets de valorisation de la donnée. Explications, à l’occasion d’une conférence organisée le 27 février au Salon de l’agriculture.

Hugo Sereys, directeur
commercial de CrystalChain ; Caroline Galmard, responsable communication chez - © D.R.
Hugo Sereys, directeur commercial de CrystalChain ; Caroline Galmard, responsable communication chez - © D.R.

« L’agroalimentaire français excelle au niveau de la traçabilité  : nous devons donc passer d’un marketing de la confiance à un marketing de la preuve, pour innover en la matière, afin de mettre la traçabilité au service de la transformation des filières et de la création de valeur », pose Benoît Rousseau, responsable innovation chez InVivo, à l’occasion d’une conférence organisée le 27 février 2023 au Salon de l’agriculture. Après le lancement, en juin 2022, d’un projet d’orge tracée avec Kronenbourg, les premières bouteilles de bière 1664 équipées d’un QR code ont été mises en rayon il y a quelques semaines, en février.

Un créneau sur lequel est également mobilisée la filiale vin d’InVivo, Cordier. Depuis décembre 2022, la Cuvée Mythique IGP dispose, elle aussi, d’un QR Code. « Nous nous sommes tournés vers la blockchain pour combler le fossé entre ceux qui produisent et ceux qui consomment du vin, explique Caroline Galmard, responsable communication chez Cordier. Ces derniers ne cherchent plus uniquement du goût, mais une démarche, trop longue à expliquer sur de petites étiquettes. »

Une première étape de valorisation de la donnée

Des initiatives aux finalités bien définies, mais qui ne sont néanmoins pas perçues, au sein du groupe coopératif, comme une fin en soi. « Le premier driver est marketing : accompagner une démarche RSE, mettre en avant des pratiques, etc, reconnaît Benoît Rousseau. Mais ce n’est qu’une étape qui doit ouvrir le champ des possibles, et nous permettre d’engager des discussions sur la valorisation de la data, l’animation de filière, le carbone, etc. » En d’autres

mots, comme le résume Hugo Sereys, le directeur commercial de CrystalChain, spécialisée dans la blockchain, « la traçabilité est liée aujourd’hui à des enjeux de communication et de marketing, mais elle le sera demain au réglementaire, à la déforestation importée, à la décarbonation. Si nous n’avons pas récolté les données nécessaires en amont, nous ne pourrons pas passer cette étape. »

Des résultats prévus en cours d’année

En attendant, InVivo prévoit de communiquer, dans les mois à venir, sur le bilan des deux projets : en juin pour le vin et d’ici un an pour la bière. L’objectif est d’étendre la démarche à l’ensemble des marques de la filiale. Caroline Galmard voit même plus loin : intégrer de la réalité augmentée sur les étiquettes, pour avoir l’impression de se retrouver dans un vignoble. « Mais cela demande du temps et du budget ! »