Vivadour, « un exercice de tous les extrêmes »
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Maïs bas carbone, volaille standard, vins moins alcoolisés… Vivadour se développe sur de nouveaux marchés répondant aux attentes des consommateurs. Malgré une collecte de céréales et des productions animales en baisse, la coopérative affiche un chiffre d’affaires qu’elle qualifie de record.
« Ce fût un exercice de tous les extrêmes, l’ensemble des productions agricoles a été touché », indique Nicolas Escamez, directeur de la stratégie et du développement coopératif de Vivadour, le 7 décembre en ouverture de la conférence faisant suite à l’assemblée générale du groupe le 6 décembre. Toutefois, le groupe enregistre un chiffre d’affaires 2022/2023 historiquement haut, à 596 millions d’euros. « Nous voyons l’intérêt d’un modèle multispécialiste », précise-t-il.
Sur les semences, 7600 hectares ont été mis en production dont 4650 ha pour le maïs avec Corteva comme partenaire exclusif, et 2250 ha pour les céréales à paille avec Semences de France. La coopérative souhaite poursuivre la diversification des productions comme le soja (150 ha) et le colza (350 ha). Si l’année bat des records en surface, seulement 62,5 % des objectifs de production ont toutefois pu être réalisés. La coopérative souhaite également pousser les légumes industriels : cette année, 160 ha de haricots verts et 900 ha de maïs doux ont été emblavés, avec Bonduelle et D’Aucy.
Des maïs bas carbone avec Corteva
La collecte de céréales a accusé une baisse, à 300 000 tonnes en conventionnel et bio, alors que les capacités de stockage s’élèvent à 380 000 tonnes. « Cette année, nous renouons avec une bonne collecte, proche des 400 000 tonnes », précise Florent Estebenet, le nouveau président de Vivadour. Toutefois, la baisse des surfaces en maïs, qui sont tombées à 45 % cette année des emblavements, inquiète la coopérative. « Nos surfaces ont moins baissé, de 5 %, que la moyenne nationale, à - 10 %, tempère Florent Estebenet. Nous espérons revenir à une sole plus importante. » La coopérative développe des maïs bas carbone, semés précocement afin de réduire les frais de séchage. Le projet est mené avec Corteva pour des semences Pioneer. Elle entend également pousser le soja alimentaire, garanti du Sud-Ouest et non OGM.
Développement de la volaille standard
Les filières animales ont souffert. La production a diminué de 25 % en palmipèdes et de 12 % en volailles, du fait des trois épisodes d’Influenza aviaire. « L’arrivée des vaccins nous laisse présager des bonnes perspectives », espère Nicolas Escamez. L’objectif est de produire 1,5 million de canards par an. Si la volaille sous label se maintient, les dirigeants de Vivadour notent une hausse de la demande en volailles standards. La structure est en train de définir un plan de développement avec des investissements dans des bâtiments modernes répondant aux exigences du bien-être animal. Vivadour compte également se développer sur les œufs bio, avec Cocorette, et passer de 29 millions à 40 millions d’œufs en 2023-2024. Enfin, la coopérative se félicite du lancement de sa filière apicole. « Cette première année aura été une réussite avec une collecte de plus de quatre tonnes de miel pour 150 ruches sédentaires, installées auprès d’un réseau de 15 adhérents volontaires », indique la coopérative qui a fixé pour ambition d’atteindre 450 ruchers. C’est sous la marque « Miel du Gers et c’est tout » que ce produit sera commercialisé en GMS par Gers Distribution, dès janvier 2024.
Une production de vin en baisse de 35 % en trois ans
Confronté aux aléas climatiques, le secteur de la viticulture souffre. La production viticole de Vivadour a baissé de 35 % en trois ans. Ce qui n’empêche pas la coopérative d’avoir des projets. Dans les spiritueux, elle entend tripler le chiffre d’affaires de son « club des marques », lancé il y a deux ans et qui représente aujourd’hui 35 % du pôle vins et spiritueux. Sur les vins, Vivadour se lance dans le marché du « no low », au travers de la création de « chai sobre », une société spécialisée en prestation de services sur la désalcoolisation premium.
Multiplier les retenues collinaires
Enfin Vivadour a fait le point sur son plan « Eaux vives 2 », mis en route depuis cet été. Des recrutements sont prévus début 2024 et dont l’objectif est la multiplication de retenues collinaires. Le premier plan avait abouti à la création de réserves équivalent à 1,5 million de mètres cubes. « Nous savons que les besoins s’élèvent à 10 millions de m3 », précise Nicolas Escamez
Les chiffres clés :
- Chiffre d’affaires : 596 M€ dont 48 % en productions végétales, 31 % en productions animales, 10 % en semences, 8 % en viticulture vins et spiritueux, 3 % en distribution spécialisée.
- Capitaux propres : 156 M€
- EBE : 13 M€