Vivescia teste les engrais décarbonés de Fertiberia

Les données bibliographiques sont sans appel. En grandes cultures, la fabrication et l’utilisation d’engrais azoté contribuent à 80 % des émissions de gaz à effet de serre de ce secteur. Fort de ce constat, Vivescia œuvre déjà pour réduire les émissions de ses adhérents : via la réalisation, chez près de 1500 agriculteurs, de diagnostics carbone simplifiés ou via l’actionnement de différents leviers agronomiques pour ajuster les doses épandues. Mais la coopérative marnaise veut aller plus loin. Elle teste donc actuellement, sur 200 ha, l’utilisation d’engrais décarbonés, fabriqués par Fertiberia.

Le prix reste un frein au déploiement des engrais décarbonés

« Tous les leviers disponibles pour diminuer l’impact de la fertilisation azotée doivent être actionnés et les engrais décarbonés en font évidemment partie, rappelle Savine Oustrain, directrice recherche et agronomie chez Vivescia. Ils peuvent très facilement se substituer aux engrais de synthèse classiques mais comme pour d’autres pratiques ou leviers bas carbone leur coût est actuellement un frein à leur déploiement à grande échelle. »

Recourir à l’hydrogène vert

Habituellement, les engrais azotés sont fabriqués à partir de gaz naturel, duquel est extrait de l’hydrogène : un process qui produit 2,5 tonnes équ. CO₂ par tonne d’ammoniac produite. Fertiberia a développé un mode de production de l’ammoniac dépollué en utilisant de l’hydrogène vert qui provient de l’électrolyse de l’eau : l’énergie électrique nécessaire au procédé est quant à elle produite avec des énergies renouvelables.

La première usine de Fertiberia concernée par ce nouveau procédé de fabrication industrielle est celle de Puertollano, au Sud de l’Espagne. C’est aussi le premier site industriel au monde à fabriquer de l’ammoniac à partir d’hydrogène pour la production d’engrais azoté.

« Notre solution technologique C-PRO possède l’avantage de réduire les émissions d’oxyde nitreux, un gaz émis lors de l’application au champ : une réduction de 20 à 45 % par rapport à un engrais conventionnel, précise Bernard Boulanger, directeur commercial Fertiberia Tech & spécialités chez Fertiberia France. Ce procédé permet, en plus, de réduire le lessivage des nitrates.