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Coproduits, lancement d’un nouveau réseau porté par l’AFZ et Duralim

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Porté par l’Association française de zootechnie et Duralim, le réseau LesCoproduits a officiellement été lancé lors d’un événement organisé le 2 février, à Paris. Plusieurs thématiques de travail ont été identifiées par les parties prenantes présentes. Une première commission devrait se réunir au mois de septembre prochain.

Le réseau LesCoproduits, porté par l’Association française de zootechnie et Duralim, a officiellemen - © D.R.
Le réseau LesCoproduits, porté par l’Association française de zootechnie et Duralim, a officiellemen - © D.R.

« Ruée vers l’or ou leviers de la transition écologique ? » Voilà la question centrale de l’événement organisé, le 2 février 2023, à l’occasion du lancement du réseau LesCoproduits. « L’objectif était d’offrir un panorama des coproduits, sous les prismes historique, technique, environnemental et économique, pour susciter les questions et interactions du public », explique Valérie Heuzé, cheffe de projet à l’Association française de zootechnie, qui porte l’initiative avec la plateforme Duralim.

Un périmètre d’action élargi

Ce réseau fait suite à deux autres initiatives similaires ayant récemment pris fin : le Comité national des coproduits, en 2019 et Réséda, en 2022. Pour anticiper son arrêt, ce dernier a lancé un appel d’offres, auquel les deux structures porteuses du réseau ont d’abord répondu séparément. « Ils nous ont recontacté en nous demandant de faire une proposition commune, ce qui a abouti au réseau LesCoproduits », précise Valérie Heuzé.

Contrairement à ses prédécesseurs, qui se concentraient sur les coproduits liés à l’alimentation animale, le nouveau réseau souhaite élargir ce périmètre. « Nous voulons englober l’ensemble de la biomasse agricole, pour inclure par exemple les secteurs de la biométhanisation, avec les digestats, les marchés de la cosmétique ou de la pharmacie, et même l’alimentation humaine », poursuit Valérie Heuzé. Une thématique qui intéresse les distributeurs : plusieurs représentants de La Coopération agricole, de coopératives et de négoces étaient présents pour l’occasion.

Répondre aux interrogations des parties prenantes

L’organisation de réflexions de groupe,  dans le cadre de ce lancement, a permis de faire émerger plusieurs thématiques sur lesquelles les parties prenantes aimeraient travailler. La première concerne la diversité des coproduits. « Obtenir une meilleure caractérisation, multi-usages et multicritères, des coproduits est plébiscitée », rapporte Valérie Heuzé. Cinq critères ont pour l’heure été identifiés : la nutrition, la valeur méthanogène, l’ACV et l’impact sur l’environnement, le sanitaire, le réglementaire.

Le deuxième enjeu porte sur la gestion des flux de coproduits. « Contrairement aux matières premières nobles, comme le blé, où les dates de récoltes sont connues, il existe une incertitude sur la disponibilité des coproduits, souligne Valérie Heuzé. Ils peuvent avoir une saisonnalité, disparaître en raison d’un changement de procédés, être appelés sur d’autres débouchés, etc. » Pour cela, des travaux pourront être menés pour mieux appréhender les gisements.

Élaborer des prospectives

Enfin, une mission de prospection sera menée pour construire des scénarios, afin d’anticiper différentes éventualités, comme la poursuite de la hausse du prix de l’énergie. Pour confirmer ces sujets d’intérêt, un questionnaire va être envoyé aux participants de cette journée de lancement. Les retours permettront, conjointement aux enseignements de l’événement, de définir les thématiques de trois commissions. La première devrait, selon le calendrier défini, se réunir en septembre.

Entre optimisme et prudence

Tout reste encore à faire, mais Valérie Heuzé se montre optimiste. « Nous voulons que ces coproduits soient un levier de transition, leurs aspects vertueux ont vraiment été reconnus au cours de cette journée. Ils peuvent contribuer à consolider notre indépendance énergétique et protéique. » La cheffe de projet appelle néanmoins à la prudence. « Attention, en cas de crise sociale ou économique, à ce que ces coproduits ne deviennent pas l’objet d’une ruée vers l’or et l’apanage d’un petit nombre, dans un contexte d’hyperconcurrence, prévient Valérie Heuzé. Ce réseau doit aussi permettre de mettre des garde-fous face à cette éventualité. »

Le site (lescoproduits.fr) recensant les présentations de la journée de lancement, et permettant de se rapprocher du réseau, devrait être mis en ligne d’ici à la fin du mois de février.

Pendant plus de 40 ans, le Comité national des coproduits piloté par Idele a été financé par l’Agence nationale pour la récupération et l’élimination des déchets (Anred), l’Ademe et l’Idele. Ses travaux ont pris fin en 2019 lorsque l’Ademe a mis fin à son financement. Le réseau Réséda, quant à lui, avait été lancé en 2004 en réponse à la crise de la vache folle pour travailler collectivement à l’amélioration de la qualité sanitaire des denrées animales.