Crise du bio, l’Agence bio appelle les acteurs du marché « à ne pas freiner » les conversions
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Des conversions en baisse qui seraient plus inquiétantes que l’arrêt des certifications : c’est le constat tiré par l’Agence bio, dans un communiqué diffusé le 19 avril 2023. Pour soutenir la filière, elle insiste sur la nécessité de stimuler la demande et de ne pas décourager les producteurs souhaitant s’installer en bio.
5,5 M€ mobilisés en Bretagne, 10 M€ promis par la Première ministre Élisabeth Borne, 50 à 100 M€ attendus par la FNSEA… La crise traversée actuellement par la filière bio rythme l’actualité des derniers mois. Alors que la filière requiert davantage d’accompagnement de la part de l’État, l’Agence bio s’est exprimée, le 19 avril, pour alerter sur la baisse des conversions en bio, qui serait « plus inquiétante » que les arrêts de certification, en 2022. Selon les chiffres avancés, le nombre de nouveaux producteurs bio en 2022 (5245) serait en baisse de 5,5 points par rapport à 2021. Les arrêts de certification, pour leur part, augmentent de 1,1 point, mais la moitié des arrêts supplémentaires seraient dû à des départs à la retraite. « Le solde entre les arrivées (9 %) et les sorties du bio (5,8 %) reste encore positif mais traduit un réel coup de frein dans la dynamique des conversions », conclut l’agence bio.
Pourtant, avance l’organisation, l’envie de s’installer en bio serait encore bien présente chez les jeunes agriculteurs. « Parmi les installations suivies par les chambres d’agriculture, il apparaît qu’entre 30 et 50 % des candidats à l’installation souhaitent le faire en bio », indique l’Agence bio, qui appelle à se mobiliser sur cet enjeu dans le cadre des négociations sur la future loi d’avenir et d’orientation.
Garantir un droit au bio
Pour ne pas décourager cette envie, l’Agence bio appelle à « soutenir le droit au bio », regrettant que les producteurs se soient « trop souvent retrouvés freinés par les acteurs du marché arguant que [celui-ci] n’était plus là pour les accueillir, faute de demande des consommateurs ». Parmi les actions à mettre en place, selon elle, l’organisation plaide pour une meilleure information des consommateurs sur le label bio et la progression du bio dans la restauration hors domicile. « Sans soutien de la demande de bio, on prend le risque de décourager tous ceux qui souhaitent s’installer en bio et donc de voir décroitre la production en France, réagit Loïc Guines, président de l’Agence bio. On peut agir. Le marché du bio sera ce que l’on en fera, notamment en stimulant régulièrement la demande. »