Egalim, les cantines sont loin des objectifs sur le bio
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Dans moins d’un an, 20 % de l’approvisionnement en restauration collective devra être issu de produits bio. Marquées par des freins persistants, les cantines sont encore loin des objectifs de la loi Egalim.
Au 1er janvier 2022, les cantines devront intégrer 50 %, en valeur, d’approvisionnement « bio, durable et de qualité », dans le cadre de la loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et pour une alimentation saine et durable, plus connue sous le nom d’Egalim. Sur cette part, 20 % des aliments devront être issus de l’agriculture biologique. À moins d’un an de l’entrée en vigueur du dispositif, où en est la restauration collective ?
« La période estivale non livrée en scolaire pose également une difficulté aux producteurs, alors que c’est la pleine production pour la filière fruits et légumes. »
Séverine Lascombe
secrétaire national alimentation pour la Fédération de l’agriculture biologique
Un tiers des collectivités dans les clous en 2022
« Nous n’en sommes qu’à 5 % pour les produits bio, déplore Séverine Lascombe, secrétaire national alimentation pour la Fédération de l’agriculture biologique, Fnab. Une enquête de l’Association des maires de France publiée à la fin 2020 montre que seulement 36 % des collectivités pensent répondre aux objectifs fixés. » Des chiffres bien loin du compte. Ils s’expliquent par des freins qui ont du mal à être levés : la logistique, l’insuffisance de l’offre et le manque d’information ou encore le code des marchés publiques.
L’été pose des difficultés aux agriculteurs
« La période estivale non livrée en scolaire pose également une difficulté aux producteurs, alors que c’est la pleine production pour la filière fruits et légumes, ajoute Séverine Lascombe. Cette phase n’est pas absorbée par d’autres restaurants, comme les Ehpad et les hôpitaux, par manque d’articulation des politiques. » Le coût pèse également dans la balance. « Les prix attendus par les collectivités sont parfois trop faibles, explique-t-elle. Pourtant en faisant la chasse au gaspillage alimentaire et en intégrant un repas végétarien par semaine, les cantines arrivent à réduire les coûts et à intégrer des produits biologiques au bon prix. »
La Fnab demande une intégration à 50 %
La Fnab veut pourtant aller plus loin et demande l’intégration de 50 % de produits biologiques en restauration collective. « C’est ce qui permettra réellement d’avancer et que tous les enfants aient accès à une alimentation de qualité », estime-t-elle.
Chiffres clés - Produits issus de l’agriculture biologique en restauration collective en 2019
4.5 %
Produits bio introduits en restauration collective d’origine France
75 %
Produits bio introduits en restauration collective venant de la région dans laquelle se trouve le restaurant
50 %
Source : Agence bio 2019