En 2023, Malteries soufflet veut produire une orge bas carbone
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Proposer aux brasseurs une orge bas carbone, tel est l’objectif de Malteries Soufflet, qui a développé un cahier des charges dédié. L’enjeu est d’engager le projet sur le terrain pour la campagne 2023. Explications avec Édouard Renault, responsable agronomie chez Malteries Soufflet.
Après s’être engagé, en juin dernier, aux côtés de Kronenbourg pour lancer une filière « orge responsable et tracée », Malteries Soufflet souhaite s’investir plus spécifiquement dans le développement d’une orge bas carbone. « Cette démarche appartient à une réflexion globale, nous avons profité du travail réalisé avec Kronenbourg pour construire cette offre parallèle », indique Edouard Renault, responsable agronomie chez Malteries Soufflet. Le cahier des charges, non-affilié à un brasseur, concerne exclusivement les orges de printemps. « Nous avons fait un état des lieux des pratiques ayant un impact positif reconnu sur la diminution de l’empreinte carbone d’une orge brassicole », explique Edouard Renault.
Mise en place de couverts
Concrètement, ce cahier des charges est organisé autour de deux leviers principaux, à savoir la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et l’augmentation du stockage de carbone dans les sols. Pour cela, plusieurs actions seront demandées aux agriculteurs, comme la mise en place de couverts végétaux précédents l’orge. « Une obligation règlementaire existe déjà, mais nous souhaitons aller plus loin en imposant un mélange multi-espèces dont une légumineuse, pour favoriser la captation des nitrates dans les sols, et de l’azote dans l’atmosphère », précise Edouard Renault. En sortie d’hiver, des analyses d’azote seront également à réaliser sur chacune des parcelles engagées, afin que les agriculteurs calculent les besoins réels de leur plante, en fonction des couverts et des reliquats azotés du sol.
Obligations de moyens
Actuellement basé sur des obligations de moyens, le cahier des charges pourrait être amené à évoluer. « Nous aimerions aller vers des obligations de résultat, mais pour l’heure, nous n’avons pas la capacité de calculer l’empreinte carbone d’une orge brassicole, car il n’y a pas de consensus scientifique sur le sujet », regrette Edouard Renault. Seul chiffre reconnu : l’orge représenterait en moyenne 20 % de l’empreinte carbone d’une bière. Une prime serait versée aux agriculteurs engagés, variable selon les résultats carbone de l’exploitation. La méthode de calcul doit néanmoins encore être affinée.
Attente du retour des brasseurs
Pour l’heure, Malteries Soufflet est en phase de présentation de son projet aux brasseurs, depuis le début du mois de septembre. « Nous attendons leur retour, mais la dynamique est plutôt favorable, souligne Edouard Renault. Les grands brasseurs internationaux ont tous pris des engagements pour réduire leur empreinte carbone, et cette prise de conscience concerne aussi désormais les brasseurs nationaux et régionaux. » Un début de commercialisation de bières produites à partir de cette orge décarbonée est prévue pour fin 2023.
Cette initiative s’inscrit dans la démarche Semons du sens et est portée conjointement avec Soufflet Agriculture.