Fin du broyage des poussins, le ministère optimiste, mais un coût encore en question
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Marc Fesneau a exprimé sa confiance, le 9 novembre, sur la capacité de la France à remplir son objectif de cesser le broyage des poussins mâles au 1er janvier 2023. Les alternatives, et leur coût, continuent cependant de soulever des interrogations.
Il y a un peu moins d’un an et demi, le Comité national pour la promotion de l’œuf, CNPO, estimait qu'en finir avec le broyage des poussins au 1er janvier 2023 relevait du défi. À quelques semaines de l’échéance, l’objectif est en passe d’être rempli. C’est en tout cas ce qu’a exprimé Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, le 9 novembre, lors d’une journée d’information organisée par le CNPO. Un communiqué publié, dans la foulée, par le ministère de l’Agriculture, pose ainsi : « À compter du 1er janvier 2023, plus aucun poussin mâle destiné à la production des œufs coquille ne sera éliminé, conformément aux engagements pris. »
Un coût « à objectiver » pour fin du broyage des poussins
Le ministère revendique d’ores et déjà un beau succès, se situant comme « le premier pays au monde, avec l’Allemagne, à mettre fin à cette pratique ». Pour autant, la filière semble encore loin d’atteindre le stade de la routine en la matière. Le 9 novembre, a ainsi été présenté un accord interprofessionnel, validé par le CNPO, « permettant de mutualiser les coûts induits par ces nouvelles technologies entre les couvoirs et la distribution et sans faire peser le coût de la transition sur les éleveurs ». Cet accord instaure le prélèvement de 0,59 euro, pour cent œufs, par les centres d’emballage sur les ventes aux distributeurs, et reversé au CNPO. Le ministère se dit engagé, via FranceAgriMer, pour « suivre et objectiver les coûts et permettre d’adapter le cas échéant les modalités de sa prise en charge en lien avec la filière ». Alors que le ministère évoque un coût de 50 M€ par an pour déployer les techniques alternatives au broyage, le secteur l’estime autour de 65 M€ par an, soit 3 centimes pour une boite de six œufs.
Fesneau veut convaincre l’UE de suivre le mouvement
Le ministère rappelle que l’État a participé, à hauteur de 10,5 millions d’euros, à l’accompagnement des couvoirs pour mettre en place de nouvelles techniques d’ovosexage, permettant de déterminer le sexe des embryons dans les œufs et de ne conserver que les femelles.
Marc Fesneau entend, enfin, porter cette mesure au niveau européen dans le cadre de la réglementation européenne sur le bien-être animal annoncée par la Commission européenne pour 2023.