La fin du broyage des poussins coûtera au moins 3 cts € par boite de six oeufs, prévient le CNPO
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Suite à l’annonce du ministre de l’Agriculture de l’interdiction en 2022 du broyage des poussins mâles, le CNPO a tenu à rappeler que cette évolution aurait des conséquences sur le prix final des œufs. Un accompagnement de la filière est demandée, mais également que le surcoût final soit uniquement répercuté sur l’acheteur final.
Annoncée dès janvier 2020 par l’ancien ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, la fin du broyage des poussins mâles aura bien lieu en 2022. L’actuel ministre, Julien Denormandie, l’a confirmé, le 18 juillet. Dans un communiqué du 20 juillet, l’interprofession des œufs, le CNPO, assure que les éleveurs « sont déjà en ordre de marche pour réaliser tous les aménagements et investissements nécessaires », afin de « respecter les échéances annoncées ».
15 M€ pour équiper les couvoirs
L’interprofession insiste néanmoins sur le « coût élevé » de la mise en place des techniques alternatives au broyage des poussins. Pour équiper les couvoirs, afin qu’ils aient recours à l’ovosexage, 15 M€ d’investissements seront nécessaires, assure le CNPO. La filière a par ailleurs évalué à 64 M€, soit 4 % du chiffre d’affaires annuel de la filière, les frais de fonctionnement de ces nouveaux équipements. L’annonce d’une enveloppe de 10 M€ dans le cadre du plan de relance, par Julien Denormandie, est ainsi saluée. Mais le CNPO insiste : « l’application de ces nouvelles techniques aura des répercussions inévitables sur le coût de production des œufs et des ovoproduits. » En effet, les fonds débloqués ne soutiendront qu’à hauteur de 40 % les investissements réalisés dans les couvoirs.
Le consommateur devra payer le surcoût
Le surcoût estimé par la filière, sur le prix final, serait d’au moins 3 centimes par barquette de six œufs. Une hausse nécessaire pour assurer la pérennité de la filière, et qui devra, selon l’interprofession, « être répercutée à l’acheteur final, les marges des différents maillons de la filière étant trop faibles pour absorber cet investissement majeur ».
Le CNPO rappelle ainsi que des efforts ont déjà été déployés pour atteindre, et dépasser, les ambitions de poules élevées hors cages.