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Grandes cultures bio, les silos français débordent malgré une production qui stagne

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À l’occasion des Rencontres des grandes cultures bio, le 7 novembre, Intercéréales proposait un large panorama chiffré de la filière. La France, malgré une stagnation du nombre de producteurs et d’hectares, a dépassé l’autosuffisance, ce qui stimule l’exportation… et les déclassements.

Grandes cultures bio, les silos français débordent malgré une production qui stagne
Grandes cultures bio, les silos français débordent malgré une production qui stagne

Un nombre de producteurs stables, des récoltes qui atteignent un palier, mais une transformation qui recule et donc, des stocks qui s’accumulent. C’est le panorama actuel concernant les filières grandes cultures bio en France. Le 7 novembre, Bruno Barrier-Guillot, directeur des études chez Intercéréales, a détaillé ces tendances à l’occasion des Rencontres des grandes cultures bio, co-organisées par Arvalis et Terres inovia.

10 000 producteurs de grandes cultures bio

En 2023, les surfaces s’élevaient à 786 959 hectares, un chiffre très proche de celui de 2022 (790 861 ha), mais qui marque un premier recul depuis plus de 15 ans. « Avec 507 nouveaux producteurs, pour 503 arrêts ou déconversions à l’heure actuelle, la courbe du nombre d’agriculteurs marque également un palier en 2023, à 10 088 », commente Bruno Barrier-Guillot. Le niveau de collecte, qui avait triplé entre 2016/17 et 2021/22, campagne où elle avait passé la barre du million de tonnes, tend aussi à stagner.

L’offre dépasse la demande

La France reste toutefois le premier producteur européen, d’assez loin. Et le plateau atteint par les différents indicateurs des grandes cultures bio n’empêche pas l’offre de dépasser la demande. « L’autosuffisance a été atteinte en 2021/22, après cinq années de progression de la production, qui a doublé sur cette période », resitue Bruno Barrier-Guillot. Or, depuis deux ans, la demande recule. D’après les projections d’Intercéréales, la transformation de blé meunier aura reculé de 15 % entre 2021/22 et 2023/24, et l’utilisation des graines en alimentation animale, de 18 %. « Sur les cinq années précédentes, ces marchés avaient augmenté de 70 et 80 % », rappelle Bruno Barrier-Guillot.

100 000 tonnes déclassées en 2023 ?

Résultats : les stocks augmentent et devrait se rapprocher des 150 000 tonnes pour la récolte 2023, un niveau inédit. Autre tendance : depuis 2021, la France est passé du statut d’importatrice à celui d’exportatrice pour les grandes cultures bio, à un niveau qui devrait s’établir au-delà des 50 000 tonnes importées en 2023. « Le signal le plus marquant concerne le volume déclassé, qui pourrait atteindre les 100 000 tonnes pour 2023, principalement en céréales », souligne Bruno Barrier-Guillot.