Sylvain Bedel, Corteva France, « Nous devons, avec la distribution, mieux anticiper les approvisionnements »
Le | Ils-l-ont-dit
Interrogé par Référence agro lors d’un point presse organisé le 23 mars 2022, Sylvain Bedel, directeur général de Corteva Agriscience France, est revenu sur les problématiques d’approvisionnement liées à la crise sanitaire et à la guerre en Ukraine. « Nous sommes dans une situation tendue encore jamais connue », souligne-t-il.
Une logistique perturbée sur toute la ligne
La congestion mondiale des transports maritimes a allongé de manière significative les délais d’approvisionnement des matières actives et des matières premières (adjuvants, coformulants, emballages, étiquettes…), créant ainsi des retards de livraison sur certaines gammes de produits de la société. « Grâce à l’application des mesures sanitaires et au télétravail, les moyens de production et les chaînes d’approvisionnements européennes sont restées opérationnelles et réactives dans ce contexte très perturbé, minimisant autant que possible l’impact de ces retards, complète Sylvain Bedel. Les arrêts de production en Chine liés au respect des normes environnementales, les impacts Covid sur les activités de nos fournisseurs, la saturation des ports en Amérique du Nord sont autant de facteurs que Corteva doit parvenir à maîtriser pour pouvoir mieux servir les distributeurs et par conséquent les agriculteurs. »
La guerre en Ukraine, quant à elle, conduit à des interrogations sur la disponibilité des semences pour 2023. Tout dépendra des conditions que le pays rencontrera pour sa production de semences cette année.
Mieux analyser les signaux du marché
Seul point positif reconnu par le directeur général : une anticipation accrue, chez Corteva et chez les distributeurs. « La situation nous a fait prendre conscience que les flux tendus ne résistent pas longtemps ; aujourd’hui, toute la chaîne logistique est perturbée, relève-t-il. Nous anticipons donc davantage. Mais la chose n’est pas toujours aisée. » Sylvain Bedel prend l’exemple du Zorvec sur pommes de terre. « Les stocks étaient faibles chez les agriculteurs et les distributeurs. Avec l’année à fort mildiou et l’arrêt du mancozèbe, les demandes se sont avérées supérieures à ce qui avait été anticipé. »
Le directeur général conclut : « Nous devons travailler avec la distribution pour anticiper davantage les approvisionnements, en analysant de plus près les signaux du marché. Nous devons être plus fiables dans les prévisions à tous les niveaux ».