La coopération agricole s’associe avec les collectivités « pour mieux nourrir la France »
Le
Avec l’Assemblée des départements de France et Régions de France, La coopération agricole signe un manifeste « mieux nourrir la France au 21e siècle par nos territoires ». À travers douze propositions, les coopératives agricoles entendent devenir un des piliers de la souveraineté alimentaire, aux côtés des collectivités.
La coopération agricole, Régions de France et l’assemblée des départements de France (ADF) ont présenté le 26 mai douze propositions communes pour « mieux nourrir la France au 21e siècle par nos territoires ». Les trois structures partent du constat que la France produit de moins en moins l’alimentation que sa population consomme, laissant une place importante aux importations. « La France pourrait perdre pour la première fois son excédent agricole en 2023 alors qu’elle a déjà perdu sa position de premier exportateur agricole et agroalimentaire au sein de l’UE en 2018 », indique le manifeste.
Complémentarité entre les coopératives et les collectivités
Les trois structures estiment que jouer davantage sur leurs complémentarités respectives dans les territoires est un des meilleurs leviers pour atteindre la souveraineté alimentaire. « Les convergences entre les collectivités territoriales assurant le lien entre les financements de l’UE et le développement local et les coopératives capables d’agir à la maille de l’exploitation comme de la filière sont donc cruciales pour mieux nourrir la France au XXIe siècle par ses territoires », indique le manifeste. « Les coopératives agricoles sont un modèle de développement en circuit court », précise Pascal Coste, président de la commission Nouvelle ruralité de l’ADF.
12 propositions, 3 axes
Les douze propositions s’articulent en trois axes : mieux organiser la production de l’alimentation selon les attentes des territoires et des consommateurs, accélérer la transition écologique de la production agricole, et consommer une alimentation de qualité produite localement. Elles insistent sur une plus forte implication des coopératives dans les projets alimentaires territoriaux et dans la dynamique de la transition agroécologique des exploitations et des filières agricoles, avec un budget davantage ciblé pour leurs actions.
Les douze propositions :
- Établir des contrats régionaux de filières agroalimentaires avec les acteurs économiques de l’amont, de l’aval et les collectivités territoriales, sur la base d’un diagnostic des forces et vulnérabilités du bassin de vie socio-économique et d’un soutien financier des collectivités
- Encourager la structuration collective de production de l’alimentation par un bonus financier des Régions aux exploitations engagées dans les démarches collectives telles que les coopératives
- Soutenir les filières agricoles et agroalimentaires exportatrices en proposant aux entreprises un guichet unique des Régions
- Engager des partenariats sur l’attractivité des métiers de l’agroalimentaire sur les bassins d’emplois
- Intégrer les coopératives à la gouvernance des Projets alimentaires territoriaux
- Créer un Fonds public de transition agroécologique récupérant dès maintenant les crédits du PIA4 consacrés au secteur agroalimentaire, à destination des agriculteurs, des coopératives et des entreprises agroalimentaires.
- Renforcer la part des subventions régionales des Contrats de plan États-Région pour les projets de transition agroécologique portant par exemple sur l’adaptation des cultures au changement climatique, la gestion de la ressource en eau, l’expérimentation de biocontrôle, la préservation de la biodiversité, la réduction des intrants
- Mutualiser les efforts des collectivités et des coopératives pour la sécurisation de la ressource en eau dans le cadre des projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) sur la constitution de réserves stratégiques, la réutilisation des eaux usées de l’industrie agroalimentaire pour l’irrigation, la résolution des conflits d’usages de l’eau
- Impliquer les exploitations dans la constitution d’une autonomie énergétique des bassins de vie grâce à la production d’énergies renouvelables, au déplafonnement de la part des produits agricoles éligibles à la méthanisation lorsque c’est pertinent, à la décarbonation des circuits d’approvisionnements
- Intensifier l’approvisionnement local, durable et de qualité de la restauration collective publique, en ajoutant le critère « origine France garantie » aux produits alimentaires biologiques et sous signes officiels de qualité fixés dans le cadre de la loi Egalim
- Conditionner la commercialisation sous « marques territoriales » soutenues par les Régions, les Départements et les Intercommunalités à l’utilisation de produits agricoles bruts origine locale garantie
- Renforcer la priorité à « l’agrotourisme » dans les plans de développement des collectivités