LSDH joue la carte des contrats tripartites
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Pour sécuriser l’activité des producteurs qui la fournissent en matière première, mais aussi structurer son approvisionnement, l’entreprise LSDH s’appuie sur des contrats tripartites impliquant la distribution. Et cela, aussi bien en filière lait qu’en maraîchage, ainsi que pour les cultures destinées à la production de boissons végétales.
Acteur historique du marché laitier, la Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel, LSDH, s’est diversifiée dans les années 1980 pour faire face à la mise en place des quotas laitiers. Aujourd’hui, l’entreprise est également active sur le marché des jus de fruits, le maraîchage et la filière des protéagineux et céréales destinés à la production de boissons végétales. Lors du Salon de l’agriculture 2022, où il a été énormément question de la flambée des coûts de production, LSDH a souhaité marqué son engagement auprès de ses producteurs fournisseurs.
Contrats tripartites, la filière laitière en précurseur
Le 1er mars, lors d’un point presse, Philippe Leseure, directeur filière laitières, a rappelé que la logique des contrats tripartites entre éleveurs laitiers, LSDH et distributeurs remonte à 2012. « Peu d’industriels laitiers sont aussi transparents que nous sur les conditions de négociation et font certifier mensuellement le prix payé aux producteurs par des commissaires aux comptes », revendique-t-il. Et la tendance se poursuit : le même jour, au SIA, LDSH, Lidl et l’organisation de producteurs APLBC(1) ont signé un contrat, pour du lait MDD. À la clé : un prix à 405 €/1000 litres, contre 380 € précédemment, pour les éleveurs. L’accord concerne un volume de 38 millions de litres de lait.
Modèle dupliqué sur le maraîchage
LSDH veut néanmoins appliquer la logique à ses autres filières. En maraîchage, l’entreprise travaille avec environ 200 producteurs français. « La majorité des volumes concernés sont contractualisés annuellement auprès de producteurs fidélisés, puisque 80 % d’entre eux travaillent avec nous depuis plus de 15 ans », fait valoir Dominique Duprat, directeur du pôle végétal. Invité à témoigner, le maraîcher Olivier Galliot affirme « s’être senti soutenu » quand, dès fin 2021, LDSH a pris en compte dans son contrat la flambée du prix des matières premières. L’idée, à court terme, est d’aller encore plus loin avec des contrats tripartites et pluriannuels, en l’occurrence sur des durées de trois ans.
La même logique est aussi appliquée pour le segment des boissons végétales. En particulier pour le soja, et la quinzaine de producteurs qui alimenteront la chaîne d’extraction de Saint-Denis-de-l’Hôtel (Loiret). LSDH voit dans ce type de contrat un bon moyen de sécuriser son approvisionnement pour ce site, qui dès septembre 2022, sera en capacité de produire 450 tonnes de jus par jour, issu de soja, mais aussi d’avoine ou de riz.
Sécuriser l’appro et faciliter les démarches de qualité
Emmanuel Vasseneix, PDG de LSDH, rappelle, enfin, que ce format de collaboration avec les producteurs structure la confiance, et la possibilité d’avancer sur des productions de qualité. L’entreprise incite ainsi les maraîchers à opter pour la HVE (70 ont la certification, les 130 autres devraient suivre), tandis que tous les éleveurs laitiers ont initié une démarche bas carbone visant à réduire leurs émissions de 20 % d’ici à 2025. Sur le segment jus de fruit, de multiples partenariats ont été mis en place depuis 2011 pour structurer une gamme comprenant du bio, de la HVE, et même une IGP.
(1) Association des producteurs de lait du bassin centre