Le cahier des charges Lu Harmony évolue vers l’agriculture régénératrice
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Mondelez donne le coup d’envoi, en 2023, d’une version revisitée de sa charte Harmony, qui s’inscrit dans la logique de l’agriculture régénératrice. La France joue les pilotes de cette évolution, annoncée lors du Salon de l’agriculture.
Les 760 agriculteurs français engagés dans la charte Lu Harmony, et leurs 18 coopératives et négoces, se donnent pour objectif d’intégrer les concepts de l’agriculture régénératrice d’ici à 2030. L’intitulé de la démarche devient d’ailleurs Charte régénératrice Harmony. « Le cahier des charges évolue, précise Cécile Doinel, responsable du programme Harmony chez Mondelez, interrogée par Référence Agro, au Salon de l’agriculture 2023. En France, la récolte 2023 sera la première avec le nouveau référentiel, une année de test. La Belgique s’y prépare, tout comme la Pologne, la République Tchèque et la Hongrie en 2024, puis l’Espagne et l’Italie en 2025. » Au niveau européen, Lu Harmony représente 400 000 tonnes de blé produit chaque année.
Changements de fond et d’organisation
Ce changement prend différentes formes. La construction et le suivi du cahier des charges lui même sont menés avec un conseil scientifique réuni deux fois par an, « alors que précédemment, nous consultions nos partenaires des ONG et de la recherche séparément », glisse Cécile Doinel. Cette logique, valable pour la filière française, est étendue au reste de l’Europe. Sur le fond, la charte compte désormais 20 pratiques impératives et 17 facultatives, contre 35 obligatoires précédemment. « Il reste des obligations de moyens, mais l’idée est de s’orienter vers 100 % d’indicateurs de résultat à horizon 2030 », affirme Cécile Doinel.
Les OS au cœur de la charte Harmony
Tout ne change pas, cependant. Le rôle des OS, lui, reste central. « Nous travaillons avec les distributeurs sur les pratiques, pose Cécile Doinel. Ils nous aideront notamment à faire le point sur les pratiques facultatives, qui peuvent avoir vocation à devenir obligatoires. Nous échangeons aussi sur les primes. » Certains indicateurs sont d’ailleurs suivi à l’échelle de l’OS, comme l’augmentation de l’efficacité des apports d’azote ou la réduction du travail du sol. « C’est une autre manière de les impliquer, tout en limitant le poids sur les épaules des producteurs », explique Cécile Doinel. Le rôle de coordinateur des coopératives et négoces est d’ailleurs reconnu par Mondelez, une partie des primes leur étant dédiées.
Assumer le cap vers l’agriculture régénératrice
Avec ce virage vers l’agriculture régénératrice, Mondelez entend resserrer son action autour de deux finalités : la lutte contre le changement climatique et contre l’érosion de la biodiversité. Le groupe ne s’inquiète pas des critiques visant les contours parfois jugés flous de l’agriculture régénératrice. « Nous sommes en mesure d’expliquer concrètement ce que nous mettons dans notre cahier des charges, nous mettons en avant des indicateurs de résultats », affirme Cécile Doinel.