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Le label Bee Friendly bientôt appliqué en filière de volaille bio

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La petite abeille du logo Bee Friendly devrait être apposée sur les volailles bio de Bodin à partir de 2022. Un premier pas dans les filières animales pour ce label jusqu’à présent exclusivement « végétal ». Les grandes lignes et le calendrier de ce futur référentiel ont été détaillés le 8 septembre lors du Congrès mondial de la nature.

Camille Lemouzy, responsable RSE du groupe Bodin Bio, et Amélie Bajolet, directrice de Bee Friendly. - © D.R.
Camille Lemouzy, responsable RSE du groupe Bodin Bio, et Amélie Bajolet, directrice de Bee Friendly. - © D.R.

Créé en 2015, le label Bee Friendly s’apprête à connaître un virage notable. Cette signature, qui vient historiquement certifier les efforts consentis dans les filières végétales pour la préservation des pollinisateurs, concernera bientôt les filières animales. C’est le spécialiste de la volaille bio Bodin, filiale de Terrena, qui devrait ouvrir cette voie, comme l’ont précisé les deux structures le 8 septembre 2021 à Marseille, sur le stand de l’Office français de la biodiversité, lors du Congrès mondial de la nature.

Premières certifications prévues pour 2022

Depuis 2020, Bee Friendly et Bodin, qui s’approvisionne auprès de 130 éleveurs, travaillent à la création d’un référentiel spécifique. « Notre comité d’experts est mobilisé, ainsi que des contributeurs extérieurs, de l’Inrae et l’Association française d’agroforesterie », précise Amélie Bajolet, directrice de Bee Friendly. Ce référentiel est actuellement testé sur le terrain. Le comité d’experts Bee Friendly doit statuer et le valider, ou non, en janvier 2022. « Si tout se passe bien, les premiers audits pourraient avoir lieu dans la foulée, et les premiers macarons du label apposés sur des produits à la fin du premier trimestre 2022 », explique Amélie Bajolet.

Un focus sur les antibiotiques et antiparasitaires

Que contient ce référentiel ? Premier critère mis en avant : le raisonnement des usages d’intrants vétérinaires. Les antibiotiques seront proscrits, ainsi que les médicaments et intrants les plus toxiques pour les pollinisateurs, tels que les antiparasitaires. « Leur impact sur la biodiversité est un sujet à la fois méconnu par les filières, et très peu creusé par la science pour le moment », déplore Amélie Bajolet. Deuxième axe de travail : les aménagements favorables aux pollinisateurs, dans les parcours et plus globalement sur les fermes, avec l’implantation de fleurs, arbustes et d’arbres. L’utilisation de produits phytosanitaires est strictement interdite dans les parcours.

D’autres filières animales en ligne de mire pour Bee Friendly

Concernant l’alimentation des volailles, « elle n’est pas produite à la ferme dans le cas des éleveurs travaillant avec Bodin, détaille Amélie Bajolet. L’objectif est que ces aliments soient achetés auprès de producteurs français respectant de bonnes pratiques, et en particulier n’utilisant pas les pesticides inscrits sur la liste noire de Bee Friendly. » Les OGM sont strictement interdits, et l’origine française privilégiée. Enfin, une attention sera portée aux liens créés et entretenus entre les éleveurs et les apiculteurs locaux, thématique phare du label.

« À terme, le label Bee Friendly ambitionne de dupliquer ce nouveau référentiel à d’autres filières de productions animales, pour lesquelles les bonnes pratiques vis-à-vis des pollinisateurs méritent d’être valorisées et mieux connues », conclut Amélie Bajolet.