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L’Institut de l’élevage poursuit la diffusion du diagnostic environnemental des exploitations

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L’outil d’évaluation environnementale CAP2ER poursuit son développement. Il devient accessible aux céréaliers, éleveurs porcins et de volailles.

Annie Soulier, ingénieure d’étude à l’Institut du porc (Ifip), Catherine Brocas, responsable de proj - © D.R.
Annie Soulier, ingénieure d’étude à l’Institut du porc (Ifip), Catherine Brocas, responsable de proj - © D.R.

L’outil d’évaluation environnementale CAP2ER, développé par l’Institut de l’élevage, Idele, poursuit son développement. Son deuxième niveau permet de faire un lien entre pratiques techniques et impact environnemental, et de simuler des leviers d’action. Il est aujourd’hui disponible en polyculture-élevage, pour les ruminants. Les filières volaille et le porc complèteront l’outil à partir de juin 2024, a indiqué l’Idele lors d’une conférence le 13 septembre au Salon des productions animales, Space, à Rennes.

Plus de cent systèmes de production de volailles

Pour la filière volailles, plus de cent systèmes différents seront disponibles dans la base. Quatre postes majeurs d’émissions de gaz à effet de serre ont été identifiés : le parcours, les bâtiments, les effluents et l’épandage. « En volaille, il n’y a pas d’émissions entériques, mais des émissions de méthane sur le stockage et les effluents d’élevage », précise Elise Dubois, chargée de mission en évaluation environnementale à l’institut de l’élevage, Idele.

Pour l’atelier porcin, un outil existe depuis 2014, nommé Geep et signifiant « Gestion environnementale des élevages porcins ». Il sera intégré à CAP2ER en juin. 814 éleveurs sont déjà inscrits et 1065 diagnostics ont été réalisés. Pour cette filière, les principaux enjeux se portent sur l’alimentation, responsable de 40 % des émissions de gaz à effet de serre, et la gestion des effluents responsable de 46 % des GES.

Une version grandes cultures depuis juillet 2023

Du côté production végétale, la version pour les grandes cultures est disponible depuis juillet.

« Le niveau 2 de CAP2ER permettra de construire un plan de progrès pour chaque élevage, indique Elise Dubois. Les leviers vont pouvoir être en partie financés par des crédits carbone. »

Toutefois, l’institut technique reconnaît qu’il reste encore du chemin sur certains points, comme le stockage du carbone, « sur lequel nous ferons évoluer l’outil », indique Catherine Brocas, responsable de projet à l’Idele. L’institut réalise également régulièrement des mises à jour de l’outil. « Nous sommes conscients que ces modifications peuvent changer les résultats, notamment pour le label bas-carbone, et poser des problèmes aux conseillers, » reconnaît Catherine Brocas.  Autre complexité pointée du doigt : la quantité de données à collecter. « Il faut une demi-journée à une journée pour disposer de toutes les informations, ajoute-t-elle. La simplification des procédés est un véritable enjeu. »

CAP2ER, compatible avec Carbon farming

L’Idele travaille par ailleurs à une reconnaissance internationale de CAP2ER. « Nous suivons les méthodologies du projet européen Carbon farming afin que nos outils soient compatibles avec le futur dispositif », livre Catherine Brocas.

En 2023, CAP2ER compte 1900 utilisateurs. 3600 diagnostics ont été réalisés