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Consortium carbone, de premières concrétisations pour le terrain début 2023

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Les travaux du consortium des instituts techniques sur le carbone, présenté au Salon de l’agriculture 2022, avancent. Des premiers ponts ont été construits entre Carbon Agri et d’autres méthodes sectorielles. Des connexions qui devraient être mises au service du terrain dès mars 2023, pour les premières d’entre elles. Le point avec Jean-Baptiste Dollé, chef du service environnement à l’Idele.

Jean-Baptiste Dollé, chef du service environnement à l’Institut de l’élevage, Idele.  - © D.R.
Jean-Baptiste Dollé, chef du service environnement à l’Institut de l’élevage, Idele. - © D.R.

Créer des passerelles entre les différentes méthodes du label bas carbone, c’est l’ambition du consortium réunissant les instituts techniques, présenté au Salon de l’agriculture 2022 et officiellement lancé l’été dernier. « Depuis le début des travaux, nous avons surtout avancé sur les méthodes et les outils, pour s’assurer de leur convergence en termes de références et de modes opératoires », explique Jean-Baptiste Dollé, chef du service environnement de l’Institut de l’élevage.

Faciliter le travail des conseillers

L’Idele et Arvalis ont notamment concentré leurs efforts sur l’harmonisation des méthodes Carbon Agri (grandes cultures et élevage bovin) et grandes cultures. « Une V2 de Carbon Agri, pour l’adapter à la méthodologie grandes cultures est en cours de rédaction, elle devrait être déposée auprès du ministère en mars 2023, poursuit Jean-Baptiste Dollé. Notre objectif est de permettre une synergie multiproductions pour faciliter la mise en œuvre sur le terrain et le travail du conseiller, faire converger les appuis techniques. Ce n’est pas possible d’avoir trois conseillers différents intervenant sur une seule exploitation. »

Répondre à la demande de simplication du terrain

Pour rapprocher ces deux méthodes, plusieurs démarches sont en cours, notamment en ce qui concerne l’outil développé par l’Idele, Cap2ER*. Ce dernier permet d’évaluer les impacts environnementaux à l’échelle d’une exploitation d’élevage de ruminants et par atelier. D’ici à mars 2023, celui-ci devrait intégrer des outils d’Arvalis permettant de calculer le stockage de carbone et les émissions de gaz à effet de serre en grandes cultures. « Il y a une forte demande des utilisateurs de pouvoir utiliser les mêmes outils, mais cela demande un gros travail de calage informatique », indique Jean-Baptiste Dollé.

D’autres filières animales concernées

Le travail d’interconnexions ne s’arrête pas là. La méthode Carbon Agri devrait aussi être liée à la méthodologie porcine en cours de finalisation, par l’Ifip. L’outil de l’institut, Gip, devrait lui aussi être intégré à Cap2ER. Enfin des travaux, un peu moins avancés pour l’heure, portent sur la filière volailles. Cette dernière ne dispose pas encore d’outils de diagnostic, la méthode n’étant pas encore rédigée. « Cela devrait aboutir pour l’été 2023 », précise Jean-Baptiste Dollé.

Fluidifier le déploiement du label bas carbone

A terme, les instituts techniques veulent permettre aux agriculteurs d’avoir, via l’entrée Carbon Agri, une approche exploitation, contrairement à une approche par méthodes sectorielles. « C’est la position défendue par la Commission européenne pour son Carbon Farming, soutient Jean-Baptiste Dollé. Au niveau français, cela doit permettre de fluidifier le déploiement du label bas carbone. »

Pour l’heure, 19 000 fermes d’élevages ruminants ont été auditées par Cap2ER. « Il faut maintenant construire des plans d’action, le consortium doit aussi appuyer le déploiement de ces démarches », indique-t-il.

 

*Calcul Automatisé des Performances Environnementales en Elevage de Ruminants