L’UE compte sur le biométhane pour remplacer le gaz russe
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Pour réduire la dépendance européenne au gaz russe, la Commission européenne envisage de mettre sur pied un plan d’ici à l’été : RePowerUE. Parmi les leviers envisagés : stimuler la production de biométhane au sein de UE.
Comment réduire la dépendance européenne vis-à-vis du gaz russe ? La crise actuelle incite Bruxelles à se poser la question. Une communication publiée le 8 mars présente « une ébauche de plan », intitulée RePowerUE. Elle liste une série de leviers à activer pour que l’UE produise davantage d’énergie en son sein. Bruxelles espère concrétiser ce plan en coopération avec les États membres, d’ici l’été.
Remplacer une partie du gaz russe dès 2022
Si l’objectif premier est de réduire la dépendance de l’UE au gaz russe dès cette année, RePowerUE voit plus loin et donne un cap à horizon 2030. Le biométhane est un gisement à amplifier, selon la Commission, qui suggère de viser la production de 35 milliards de mètres cubes par an d’ici à 2030. « Pour ce faire, les plans stratégiques de la Pac des États membres devraient orienter les financements vers le biométhane produit à partir de sources de biomasse durables, notamment les déchets et résidus agricoles », peut-on lire dans dans le document. L’objectif actuel à cet horizon est deux fois moindre (17 milliards de mètres cubes). À plus court terme, l’UE estime que l’équivalent de 3,5 milliards de mètres cubes de gaz russe pourrait être remplacé par une augmentation de la production de biogaz en Europe, courant 2022.
La filière française demande une « levée des contraintes »
Au niveau français, plusieurs acteurs de la filière biogaz sont dans les starting-blocks. Dans un communiqué daté du 9 mars, notamment relayé par la FNSEA et les chambres d’agriculture (1), il est ainsi écrit : « À court terme, la filière biogaz peut être mise davantage à contribution en levant certaines contraintes administratives dans un contexte où les coûts du biogaz sont désormais inférieurs au prix de marché du gaz naturel. » Les contraintes en question ne sont pas détaillées, mais la filière avait notamment déploré des mesures prises l’été dernier dans le cadre de la réglementation ICPE, installation classée pour l’environnement. Le communiqué s’appuie, enfin, sur les conclusions d’une récente mission sénatoriale pour étayer l’intérêt de la méthanisation, au delà de la crise actuelle.
(1) ainsi que par la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), Avergies, le Club biogaz, l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France, France gaz renouvelables, Réseau pour la transition énergétique