Maïs, l’AGPM souhaite revenir à la production d’il y a dix ans
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A l’occasion des vœux à la presse organisés par l’AGPM, association générale des producteurs de maïs, le président Franck Laborde a abordé le rôle des maïsiculteurs dans la mobilisation nationale, mais aussi les objectifs de l’association. A savoir, reconquérir la sole française et atteindre 3 millions d’ha de surface.
« L’année 2024 sera placée sous le signe d’une forte mobilisation » déclare, en préambule, Franck Laborde, président de l’Association générale des producteurs de maïs, AGPM, à l’occasion des vœux à la presse. L’AGPM est partie prenante dans les manifestations d’agriculteurs qui, depuis le début de l’année, occupent l’actualité.
La mobilisation des agriculteurs soumise aux négociations avec le gouvernement
Franck Laborde, qui est également membre du bureau de la FNSEA, a rappelé que les agriculteurs ont soumis au gouvernement 120 propositions concrètes de réforme des systèmes agricoles, réparties en 22 mesures « chapeau ». « Nos présidents, Arnaud Rousseau pour la FNSEA et Arnaud Gaillot pour les Jeunes agriculteurs, ont passé hier des heures avec le gouvernement, et il demeure des points de blocage, a-t-il expliqué. Notre stratégie est de cranter les dossiers prioritaires, et d’adapter la mobilisation à l’avancement des négociations ».
Le mouvement pourrait être suspendu en cas d’accord, une date de revoyure définie entre les pouvoirs publics et les représentants des syndicats agricoles, et la mobilisation pourrait reprendre, dans le cas où le gouvernement se montrerait inopérant, a précisé le président de l’AGPM.
Augmenter la production de maïs pour revenir à la sole d’il y a dix ans
Sur le maïs plus particulièrement, Franck Laborde a évoqué trois enjeux : le besoin d’augmenter la production, l’accompagnement du métier des agriculteurs, notamment par un accès à l’eau simplifié, la fin de l’interdiction de molécules sans solution alternative, et la protection de l’agriculture française et européenne vis-à-vis des maïsiculteurs internationaux.
Concernant la hausse de la production, le président de l’AGPM a rappelé que la sole de maïs avait diminué de 500 000 hectares en dix ans. En 2023, elle a baissé de 10 %, soit 150 000 ha. L’objectif de l’AGPM est de revenir, tous maïs confondus, à une sole de 3 Mha. « Nous avons l’ambition de pouvoir alimenter les marchés en France et chez nos voisins proches », précise Franck Laborde, alors que la France importe 25 % de ses besoins en maïs. Les surfaces pourraient augmenter fortement en 2024, en raison des difficultés d’implantation du blé dans de nombreuses régions, et à la faveur d’une excellente année 2023 pour le maïs semence. « Mais nous devons attendre de voir comment l’orge est implanté, précise Céline Duroc, directrice de l’AGPM. Nous y verrons plus clair d’ici un mois. »
L’AGPM veut faire face à la concurrence internationale
La concurrence avec les grands producteurs mondiaux de maïs, Brésil et Ukraine en tête, doit être équilibrée, selon l’AGPM, grâce à l’instauration de clauses miroirs dans les accords de libre-échange. Un serpent de mer, cher aux yeux des associations de producteurs et des syndicats majoritaires. Et Franck Laborde de rappeler que les trois quart des maïs importés du Brésil ont été traités avec des produits phytosanitaires interdits en France.
« Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les derniers mécanismes de protection des agriculteurs européens ont été démantelés, ajoute-t-il. L’agriculture française est sacrifiée sur l’autel de la guerre ». Il demande à ce que les droits de douane soient réinstaurés, et que toute discussion sur une potentielle intégration de l’Ukraine au sein de l’UE s’accompagne d’une réelle stratégie pour incorporer les 100 Mt de maïs produites, sans déstabiliser les marchés communautaires.