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Partenariat Nestlé-Idele, « une convergence vers le bas-carbone en filière lait »

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Nestlé-Idele, main dans la main pour avancer vers une filière laitière bas-carbone. Ce partenariat, annoncé début mars, doit permettre une vague de 348 diagnostics CAP'2ER au sein des exploitations approvisionnant le groupe. Il concrétise, surtout, la convergence des objectifs de l’institut technique et du groupe industriel.

Crédit photo : Arvalis-Institut du végétal. - © D.R.
Crédit photo : Arvalis-Institut du végétal. - © D.R.

Chaque Salon de l’agriculture draine son lot de partenariats, présentés à l’occasion d’une semaine forte du secteur agricole. La collaboration Nestlé-Idele a été ainsi annoncé le 3 mars. Les deux structures ont signé une convention visant à déployer la démarche Ferme laitière bas-carbone, FLBC, portée par le Cniel, auprès des éleveurs laitiers fournissant le groupe industriel.

Le partenariat Nestlé-Idele passe par les coopératives

Nestlé précise, pour Référence agro, que trois coopératives laitières sont impliquées : l’Union laitière de la Meuse, Laitnaa et l’Union Laitière du Nord-Est. Soit un bassin de production regroupant environ 450 exploitations laitières. Dans un premier temps, les deux partenaires visent la réalisation de 348 diagnostics CAP'2ER d’ici à 2023. Les plans d’actions bas carbone individualisés suivront.

Pour le chef du service environnement de l’Idele, Jean-Baptiste Dollé, cette alliance est naturelle. « Le plan de filière, établi en 2017, fixe l’objectif d’engager un éleveur sur deux dans la démarche FLBC, et une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20 % à 2025, rappelle-t-il. La convergence avec les objectifs de Nestlé est claire. » Le groupe industriel vise en effet le « zéro émission nette » en 2050, et s’active sur l’ensemble de ses approvisionnements, à l’instar du blé.

Mettre les dispositifs en cohérence

Dans le cadre du partenariat Nestlé-Idele, une cheffe de projet va être missionnée par l’institut technique, avec le soutien financier du groupe industriel. « Son objectif sera notamment de mettre en cohérence nos projets respectifs avec les autres dispositifs existants », explique Jean-Baptiste Dollé. Dans les Hauts de France, la Région et le Centre régional interprofessionnel de l’économie laitière, par exemple, sont actifs sur le bas-carbone. Le chef du service environnement de l’Idele évoque un alignement des planètes : « Chacun a ses propres objectifs et moyens, mais tout le monde se retrouve dans la même dynamique. Il serait dommage, et peut-être même contre-productif, de ne pas synergiser ces actions. » L’objectif est, en particulier, de ne pas perdre les agriculteurs par la multiplication des projets.

Pour l’Idele, les coopérations avec le privé se multiplient

Pas question d’ingérence, toutefois. L’exercice de la collaboration exige une répartition des rôles bien établie. « Nous ne nous substituons pas aux techniciens des chambres et du Bureau technique de promotion laitière (BTPL). Nous travaillerons avec eux, les formerons à la méthode FLBC que nous maîtrisons bien, sans prendre leur place. » L’Idele gère donc avant tout l’aspect ingénierie de projet. Mais l’institut échangera aussi en direct avec les coopératives, les éleveurs, et jouera le rôle de maître du temps.

Pour l’Idele, la coopération avec un acteur privé n’est pas une nouveauté, « mais le mouvement s’accélère », note Jean-Baptiste Dollé. L’institut collabore avec Danone depuis 5 ans, General Mills depuis 2 ans, mais aussi Lactalis, et donc Nestlé, depuis début 2022.