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Affichage environnemental, la France présente les contours du futur éco-score

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Alors que la Commission européenne a annoncé, le 22 mars, ne pas retenir la méthode PEF, basée sur l’analyse de cycle de vie, dans sa proposition de directive sur les allégations environnementales, la France apporte son soutien à cette méthode de calcul controversée. Le 28 mars, la secrétaire d’État à l’écologie Bérangère Couillard a présenté le projet français de méthode de calcul du « futur éco-score », basée en grande partie sur l’ACV.

Affichage environnemental, la France présente les contours du futur éco-score
Affichage environnemental, la France présente les contours du futur éco-score

Comme présagé par Référence agro cet été, la proposition de directive sur les allégations environnementales (Green Claims), présentée par la Commission européenne le 22 mars, ne retient pas la méthodologie PEF, Product Environmental Footprint, comme référence pour calculer et afficher l’impact environnemental des produits. L’application de cette méthode fortement basée sur l’analyse de cycle de vie (ACV) montrent ses limites sur les produits biosourcés a rencontré une opposition croissante à l’approche de la présentation du projet de directive, obligeant la Commission à repousser son annonce. Après dix ans d’expérimentations, l’échec est cuisant pour l’institution européenne.

Pas de méthode unique et plus de score agrégé

Pour expliquer ce rétropédalage, la Commission explique que sa méthode, construite par le Joint Research Center, ne serait pas suffisamment exhaustive et ne prendrait pas en compte tous les impacts potentiels sur l’environnement, ne fermant pas la porte à des allégations environnementales trompeuses. L’instance ne s’appuiera donc pas sur une méthode unique, mais des « critères », des « normes minimales » pour justifier ces informations. Les ONG environnementales alertent sur le risque de « cherry-picking » et la complication du travail des autorités de surveillance du marché.

La proposition de directive interdit en outre l’utilisation d’allégations ou étiquettes qui utilisent un score agrégé, sauf si elles sont définies dans les règles de l’UE. Dans le cas d’une méthodologie privée, il faudra que l’affichage apporte « une valeur ajoutée en termes d’ambition environnementale, notamment le degré de couverture des impacts, aspects environnementaux ou performances environnementales ». Enfin, la Commission bannit dans sa proposition de directive, les allégations du type « neutre en carbone », « éco-responsables », « compensés en CO2 », etc.

La France veut sauver l’affichage environnemental

Mais cette fois-ci, la France ne veut pas baisser les bras : alors que le Gouvernement avait renvoyé la balle à l’UE en 2013 après à peine deux ans d’expérimentation française sur l’affichage environnemental, qui avait tourné au fiasco, la secrétaire d’État à l’écologie Bérangère Couillard a présenté, le 28 mars, le projet français de méthode de calcul du « futur éco-score » pour un déploiement à partir de 2024. Bérangère Couillard a présenté un projet de méthode de calcul qui s’appuie sur les 16 critères d’impact de l’analyse du cycle de vie des produits, complétés par des critères valorisant la préservation de la biodiversité (infrastructures agroécologiques, diversité des cultures, conditions d’élevage, etc.). Un PEF à la française en quelque sorte, qui s’appuie sur un simulateur sorti pour l’occasion, et en construction. L’objectif, ensuite, sera de promouvoir la méthode française à l’échelle européenne.