Amorce déplore l’impuissance des collectivités face à la pollution des eaux aux pesticides
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Après avoir sondé ses adhérents, le réseau de collectivités Amorce alerte sur leur manque de ressource pour gérer la pollution des eaux de captage due aux pesticides. Dans un communiqué daté du 20 juillet, l’association déplore un Plan eau insuffisamment ambitieux.
Le réseau Amorce fédère, autour des thématiques de la transition écologique, plus de mille collectivités, de la commune au conseil régional. Dans un communiqué publié le 20 juillet, il lance un appel au Gouvernement pour « donner aux collectivités les moyens d’agir pour protéger les ressources en eau », notamment contre les pollutions aux pesticides.
Des remontées de terrain
Dans la foulée du rapport publié en avril par l’Anses, suite à la campagne d’analyses des eaux dédiées à la consommation humaine en 2020 et 2021, Amorce a sondé ses adhérents. Selon le communiqué, 88 % des collectivités annoncent avoir identifié des pollutions émergentes, « essentiellement aux métabolites de pesticides », sur certains de leurs captages. Les substances les plus détectées sont : le chlorothalonil et son métabolite R471811, le s-métolachlore et ses métabolites, mais aussi les métabolites du chloridazone, ou encore les nitrates. Chez 80 % des répondants ayant constaté la présence de ces polluants, ceux-ci entraînent potentiellement des non-conformités dans certains de leurs captages.
Amorce exprime ses attentes
Près des deux tiers des répondants de l’enquête d’Amorce indiquent ne pas avoir les moyens financiers de lutter contre ces nouvelles pollutions. La restauration de la qualité de ces eaux est une mission qui « s’effectue dans des conditions toujours plus dégradées », juge Amorce, qui constate que certaines collectivités sont contraintes d’abandonner des captages pollués.
Amorce déplore, en conclusion, que le Plan eau présenté par le Gouvernement « ne contient que peu de mesures réellement ambitieuses ». Le réseau liste ses attentes concernant les produits phytosanitaires :
- interdire les produits phytosanitaires dans les aires d’alimentation des captages ;
- intensifier l’accompagnement technique et financier de la transition agroécologique sur ces aires ;
- augmenter fortement les redevances pour pollutions diffuses sur les pesticides et les nitrates.