Assurance climat et PSE discutés à l’AG de la FNSEA
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Le premier syndicat agricole a choisi le thème du « défi climatique, une opportunité pour l’agriculture » pour son nouveau rapport d’orientation. Des points de divergence restaient encore à lever lors de l’assemblée générale de la FNSEA qui s’est tenue le 10 septembre à Paris.
« Tout le monde a compris que ce sujet est incontournable ». Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA, se félicite de l’adoption, le 10 septembre, à la quasi-unanimité du rapport d’orientation 2020-2023 du syndicat agricole sur le « défi climatique, une opportunité pour l’agriculture ». Toutefois, avant ce vote, il a fallu régler quelques points de divergence en assemblée générale.
Assurance climat prise en charge en partie par l’État
À commencer par l’assurance climat. Le projet de texte proposait de conditionner certaines aides à la souscription par les agriculteurs d’une assurance. « Tous le monde voit bien qu’il faut faire un pas de plus, mais beaucoup ont pensé que cette mesure serait mal perçue », explique Henri Biès-Péré, vice-président de la FNSEA, en charge du pilotage du rapport d’orientation. Le syndicat attend surtout un geste du ministère de l’Agriculture. « Nous voulons une enveloppe, que nous estimons à 600 millions d’euros, pour que l’État prenne en charge une partie des contrats », ajoute-t-il. Le syndicat agricole va également poursuivre son travail pour améliorer l’attractivité de l’assurance, par exemple sur le seuil de déclenchement ou sur les taux de franchise. 30 à 35 % des céréaliers et 10 à 15 % des arboriculteurs et des viticulteurs possèdent une assurance climat, très peu d’éleveurs ayant souscrit à un contrat. « Nous voulons doubler ce chiffre pour arriver à environ deux-tiers des exploitants », poursuit Henri Biès-Péré.
Deux démarches de PSE
Autre sujet qui a nécessité des discussions supplémentaires : le paiement des services environnementaux. Finalement, le rapport laisse la porte ouverte à deux types de démarche : une prise en compte dans le prix final payé à l’agriculteur et donc par le consommateur, ou la mise en place de contrats de prestation de services. « Nous voulons également que les agriculteurs engagés dans ces services puissent entrer directement dans le dispositif de l'ecoscheme de la future Politique agricole commune », indique-t-il. Le syndicat mise sur sa démarche Epiterre, lancée en avril 2019 avec l’association Imagin’Rural, pour faciliter la mise en relation entre agriculteurs et entreprises ou collectivités sur la rémunération des pratiques vertueuses. Elle a déjà séduit le Medef et la Poste du Maine-et-Loire. « Je suis en contact avec des multinationales françaises qui ont compris que la compensation pouvait se faire en France, tout en soutenant la transition agroécologique des exploitations, explique-t-il. Des rencontres sont prévues tout le mois de septembre mais c’est encore confidentiel. »
Climat et agroécologie
Enfin, certains représentants de la FNSEA se sont montrés sceptiques sur la proposition d’orienter les financements, comme les prêts bonifiés, dans cette voie du défi climatique. « Nous avons finalement ajouté que ces financements pouvaient aussi être orientés plus globalement vers l’agroécologie, mais en insistant sur ce qu’englobe de terme : l’environnement, certes, mais aussi l’économie et l’aspect social. »
L’ambition de la FNSEA est avant tout de faire de l’évolution du climat une opportunité, en matière de biocarburants, méthanisation, développement des protéines végétales, etc.