Référence agro

Chambres d’agriculture France se dote d’une doctrine pour l’agrivoltaïsme

Le | Politique

Avec la visite de la ministre chargée de l’énergie, Agnès Pannier-Runacher, et la formalisation d’une doctrine dédiée, la session de Chambre d’agriculture France du 30 novembre était très axée sur l’agrivoltaïsme. Le réseau veut développer une vision commune sur ce dossier d’actualité.

Chambres d’agriculture France se dote d’une doctrine pour l’agrivoltaïsme
Chambres d’agriculture France se dote d’une doctrine pour l’agrivoltaïsme

Tout l’écosystème agricole attend de savoir à quelle sauce l’agrivoltaïsme sera mangé dans le décret d’application de la loi AER qui doit prochainement en fixer les contours. Sans attendre la publication du texte, Chambre d’agriculture France en a fait le sujet de sa session du 30 novembre, lors de laquelle a été formalisée sa future « doctrine » en la matière.

Agnès Pannier-Runacher répond présent

Cette session s’est déroulée en présence d’une invitée de marque : la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. « Il aura fallu attendre presque cent ans pour que les chambres accueillent une ministre chargée de l’énergie, c’est le signe d’une évolution de nos métiers », notait Sébastien Windsor, président du réseau, lors d’un point presse suivant la session. Selon lui, les élus de chambres et Agnès Pannier-Runacher sont alignés sur un certain nombre de points. « Nous sommes d’accord pour la création d’un observatoire de l’ensemble des expérimentations agrivoltaïques menées à ce jour, géré par une instance publique, afin d’avoir des références susceptibles d’éclairer la conception et la validation des futurs projets », illustre Sébastien Windsor.

Défendre une vision commune via une doctrine

Les chambres se sont aussi positionnées pour un système de contrôles et de sanctions fermes, pour les porteurs de projets qui feraient progressivement passer la production électrique avant la production alimentaire. « La ministre a affirmé qu’elle réfléchit aux moyens d’éviter ces dérives », a encore rapporté le président de Chambres d’agriculture France. En attendant que la copie politique soit rendu, les chambres ne restent pas inactives.

C’est le sens de la doctrine présentée ce 30 novembre. « C’est le fruit de quinze réunions, et peut-être autant de versions, détaille Aurélie Trouillet, chargée de ce projet au sein du réseau. Chambres d’agriculture France recèle une véritable diversité d’opinions. Il y a encore six mois, nous ne nous pensions pas capable de trouver un consensus sur un tel document. » L’objectif est de porter une vision homogène des chambres dans les commissions départementales de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPenaf). Cette instance, dans lesquelles siègent les chambres départementales, sont chargées par la loi AER de valider les projets locaux.

Priorité aux panneaux sur les bâtiments

Cette doctrine vient notamment rappeler la priorité, pour les chambres, à donner à l’installation des panneaux photovoltaïques sur le bâti, autant que possible, avant d’envisager l’agrivoltaïsme à proprement parler. Chaque chambre sera laissée libre d’apprécier la dynamique de son département, afin de définir la puissance maximale qu’elle souhaite voire installée sur son territoire, dans une fourchette nationale établie entre 5 et 20 MW.

La logique sera la même pour la surface maximale de panneaux : le réseau est en train de définir une fourchette nationale, dans laquelle les chambres départementales devront se positionner. La doctrine sera rendue publique quand ce dernier élément sera affiné, soit « dans les prochaines semaines », fait savoir Sébastien Windsor.