Conseil stratégique : Sébastien Windsor demande un délai, Marc Fesneau entrouvre la porte
Le | Politique
Interpellé par le président des chambres d’agriculture Sébastien Windsor, qui lui demandait un délai pour la réalisation du conseil stratégique auprès des agriculteurs, le ministre Marc Fesneau s’est voulu ouvert. Il a aussi évoqué son soutien aux filières d’élevage, et à la future loi d’avenir agricole.
Marc Fesneau a répondu présent à la Convention des chambres d’agriculture, organisée le 28 juin à Paris et qu’il était invité à conclure. Le président de Chambres d’agriculture France, Sébastien Windsor, a profité de l’occasion pour l’interpeller sur plusieurs sujets d’actualité. Il a notamment abordé le conseil stratégique, pour lequel les chambres sont fortement sollicitées.
Fesneau invoque un calendrier « volontaire, mais réaliste »
« Il serait bienvenu de desserrer l’étau des délais, a-t-il lancé. Nous avons besoin de temps, il faut communiquer davantage auprès des agriculteurs, sous peine de se retrouver avec 25 000 dossiers à traiter en décembre 2023 [date limite pour valider le conseil stratégique, ndlr]. » En réponse, le ministre a reconnu que 18 mois de recul sur le dispositif révélaient qu'autour des chambres, « le marché du conseil agricole ne suit pas ». Et d’ajouter qu’il entendait « se donner les moyens d’accompagner chaque exploitation », et son intention d’imprimer un calendrier « volontaire, mais réaliste », ce qualificatif étant une forme d’ouverture concédée à son interlocuteur, mais sans précision sur cet éventuel délai.
Le sensible débat du bien-être animal
Dans un tout autre registre, Sébastien Windsor s’est lancé dans un plaidoyer en faveur de l’élevage, « rouage indispensable de la transition agroécologique » et « l’un des angles morts du dossier épineux des transmissions ». Il en a appelé à la tenue « d’un Varenne, d’un Grenelle ou d’un Yalta de l’élevage », afin notamment aborder l’enjeu sensible du bien-être animal avec mesure plutôt que dans l’émotion. Marc Fesneau s’est dit déterminé à lutter « contre les leçons, qui confinent parfois à l’offense, faites aux éleveurs » et a reconnu la nécessité d’un débat de société, sans toutefois valider directement l’idée d’un temps fort national sur le sujet.
Objectif été 2023 pour le projet de loi d’avenir agricole
Enfin, les deux hommes ont évoqué, à tour de rôle, le renouvellement des générations en agriculture. Pour Sébastien Windsor, les chambres sont un outil à utiliser davantage. « Nous en avons les compétences, l’ancrage territorial », a-t-il avancé, précisant, en revanche, que son réseau manquait de moyens. Il a ainsi invité le ministre à revoir les modalités de la taxe additionnelle à la taxe sur le foncier non bâti (TATFNB), au profit du budget des chambres. Marc Fesneau n’a pas répondu à cette demande, mais il a expliqué qu’il prendrait cette thématique à bras le corps dans la loi d’avenir agricole promise par Emmanuel Macron lors de sa campagne, et qu’il serait à l’écoute de la voix des chambres dans sa construction, « d’ici à l’été 2023 ».