Energie, eau, Pac : au congrès de l’AGPM, le ministre écoute… et répond
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Au congrès de l’AGPM, le 24 novembre à Pau, le ministre de l’Agriculture était attendu de pied ferme sur différents sujets : la gestion de l’eau, le bouclier énergétique, la hausse des coûts de production, la Pac, etc. Les congressistes ont eu des réponses, parfois même des annonces. Reste désormais à jalonner et à vérifier que ces engagements seront suivis d’actions concrètes… et rapides.
Le 24 novembre, les congressistes avaient fait le déplacement en nombre à Pau. Près de 700 personnes ont assisté au congrès de l’AGPM, l’Association générale des producteurs de maïs. L’intervention du ministre de l’Agriculture était au programme. Les organisateurs avaient, pour l’occasion, renforcé la sécurité, craignant la présence de manifestants. Mais tout s’est bien passé. Il faut dire que cette année, entre l’accès à l’eau ou le coût de l’énergie, les sujets de crispation restent nombreux pour la filière maïs. D’ailleurs, pour Marc Fesneau, pas de discours à la tribune mais un jeu de questions/réponses aux côtés de Daniel Peyraube, le président de l’AGPM et de Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA. Dans la salle, la formule a plu.
Satisfactions pour les dossiers Pac et assurance
Chacun des trois intervenants a donc pu, tour à tour, lister les avancées de l’année écoulée et les urgences pour les mois à venir. Sur le plan des satisfactions, le président de l’AGPM a évoqué « la réforme de la Pac, désormais traduite dans le PSN, qui sauvegarde près de 50 000 ha de maïs à l’échelle du territoire, soit 16 % des surfaces ; l’assurance récolte, son système plus incitatif et l’ouverture d’un fonds de solidarité nationale ; la reconnaissance, cette semaine, dans la ligne HVE du maïs et du tournesol ; l’obtention de plusieurs dérogations pour des molécules phytos, etc. » Mais il n’a pas hésité non plus à s’adresser au ministre pour lui faire part de ses nombreuses attentes : sur les NBT, sur l’OP semences en cours de validation, sur la hausse du coût de l’énergie et la nécessité de mettre en place un bouclier énergétique, sur les grandes frustrations des agriculteurs par rapport à la gestion du dossier de l’eau, etc.
« Je suis comptable devant vous que le Varenne de l’eau se déploiera »
Ce à quoi le ministre a répondu, point par point. Sur le dossier de la Pac, il a même annoncé que « le courrier validant le cahier des charges de la Certification environnementale de niveau 2 [pour les éco-régimes, ndlr] était parti il y a deux jours, conformément aux échanges que j’avais pu avoir avec les différentes organisations. » Une satisfaction pour la profession. Sur le sujet de l’eau, il a rassuré les congressistes. « Je suis comptable devant vous que le Varenne de l’eau se déploiera : je me sens comptable de ce qui s’est fait et de ce qui se fera, projet par projet, territoire par territoire. Je fais d’ailleurs le tour de chaque région pour identifier, pour chaque dossier, les points de blocage. En mobilisant les collectivités et en créant des ouvrages collectifs, nous montrerons que ces réserves sont effectivement utiles pour l’irrigation mais pas seulement ! Elles le sont aussi pour lutter contre les incendies, les inondations, pour l’alimentation en eau potable, pour préserver le niveau des étiages… » Quant aux actes de vandalisme sur les retenues, il concède qu’ils sont « répréhensibles », tout en ajoutant « mais ne dites pas que nous sommes les bras ballants ». Sur le dossier des phytos, il a rappelé qu’il n’y aura pas d’interdiction sans solution. Ajoutant : « mais il faut chercher des solutions. »
Jalonner, pour avancer
« Vous nous avez donné des perspectives. Maintenant, nous allons jalonner les choses », a insisté en conclusion Daniel Peyraube. Ce à quoi le ministre répond : « je demande à être jugé sur les actes. J’assume totalement les transitions à mettre en œuvre. »