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Évolution des BSV : « Nous espérons un retour avant l’été », Adeline Chastrusse, Chambre d’agriculture des Pays de la Loire

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L’enveloppe budgétaire dédiée aux Bulletins de santé du végétal, BSV, se réduit d’année en année. Pilier de la surveillance biologique des territoires, les acteurs agricoles, avec en tête les chambres d’agriculture, tentent depuis deux ans de maintenir un dispositif efficace et fédérateur. Zoom en Pays de la Loire, avec Adeline Chastrusse, animatrice écophyto et surveillance biologique du territoire - BSV interfilières à la Chambre régionale d’agriculture.

Évolution des BSV : « Nous espérons un retour avant l’été », Adeline Chastrusse, Chambre d’agriculture des Pays de la Loire
Évolution des BSV : « Nous espérons un retour avant l’été », Adeline Chastrusse, Chambre d’agriculture des Pays de la Loire

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Évolution des BSV : « Nous espérons un retour avant l’été », Adeline Chastrusse, Chambre d’agriculture des Pays de la Loire - © D.R.
Évolution des BSV : « Nous espérons un retour avant l’été », Adeline Chastrusse, Chambre d’agriculture des Pays de la Loire - © D.R.

« Le budget alloué aux BSV est passé de 498 000 euros en 2018 à 378 000 euros cette année », Adeline Chastrusse, animatrice écophyto et surveillance biologique du territoire - BSV interfilières à la Chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire.[/caption]

Référence agro : Comment avez-vous géré la baisse de budget des BSV depuis 2019 ?

Adeline Chastrusse : En Pays de la Loire, six filières sont concernées par les BSV :  grandes cultures, viticulture, maraichage, arboriculture, ornement, et non agricole. Le budget alloué aux BSV est passé de 498 000 euros en 2018 à 383 000 euros en 2019 et 378 000 euros cette année. En conséquence, nous avons réduit les temps de travail des animateurs, qui était auparavant sur un mi-temps, sauf en grandes cultures et maraichage.  Les animateurs ont en charge l’analyse des données, la rédaction des BSV et la coordination du réseau d’observateurs. Nous avons également supprimé le budget de formation des observateurs qui servait à accroître leurs compétences en matière d’observation des bioagresseurs, des auxiliaires et de connaissances plus larges comme sur la biodiversité.  Des suivis mineurs de couples culture / bioagresseur ont par ailleurs été stoppés. Toutefois, nous avons toujours cherché à préserver la qualité des BSV et d’une manière générale de la surveillance du territoire. Mais si les baisses de budget se poursuivent, nous n’y arriverons plus ! Or, avec le réchauffement climatique, de nouveaux ravageurs et maladies émergent et la surveillance du territoire va être primordiale. Sur maïs, la sésamie a pris de l’ampleur dans la partie nord de la région alors que le ravageur était absent de ce territoire il y a trois ans.

R.A. : Est-ce que le nombre d’observateurs a diminué ?

A.C. : Depuis 2012, le nombre d’observateurs baisse dans la majorité des filières. Mais il est relativement stable depuis quatre ans, avec 270 participants :  des conseillers de chambres d’agriculture, de la Fredon, des coopératives et de négoces, quelques agriculteurs. Toutefois, la démotivation est latente. Les perspectives pour 2022 sont incertaines ce qui baisse encore davantage le moral des troupes. C’est pourquoi nous avons décidé de remettre un petit budget formation pour retrouver de la cohésion et de l’envie.

R.A. : Quel est l’avenir du dispositif en Pays de la Loire ?

A.C. : Avec le Service régional de l’alimentation, Sral, et les observateurs du réseau, nous identifions des couples de culture/bioagresseur dont les observations pourraient éventuellement être supprimées puisqu’elles n’entraînent pas d’action sur les traitements phytosanitaires. Par exemple, dans le cas du piétin verse sur blé ou de la fusariose sur céréales, les observations sont trop tardives pour que nous puissions agir ensuite dessus. Autre cas : la cicadelle vectrice de la flavescence dorée sur vigne sur laquelle les viticulteurs ne font actuellement pas de traitement. Cela peut être important de conserver une surveillance mais avec un autre financement que celui du plan Ecophyto. Le Sral va remonter nos conclusions au niveau national. Nous espérons avoir un retour avant juin sur l’évolution du dispositif.