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Face aux députés, Fesneau nie toute ingérence politique concernant le S-métolachlore

Le | Politique

Interpellé le 11 avril à l’Assemblée par le député socialiste Dominique Potier, Marc Fesneau s’est défendu de procéder à une ingérence politique concernant le S-métolachlore. Le ministre de l’Agriculture a insisté sur l’impératif de s’inscrire dans un calendrier européen.

Marc Fesneau, le 11 avril à l’Assemblée nationale. - © D.R.
Marc Fesneau, le 11 avril à l’Assemblée nationale. - © D.R.

Lors des questions au Gouvernement, ce 11 avril à l’Assemblée nationale, le député socialiste Dominique Potier a remis sur la table le dossier du S-métolachlore, sous un prisme bien particulier. Il s’inquiète d’une possible ingérence politique dans la demande du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, de voir l’Anses de revoir sa position sur le S-métolachlore pour la calquer sur le calendrier européen. « C’est une remise en cause de la loi de 2015 qui donne à l’Anses le pouvoir de décider quand un produit est autorisé ou pas, a estimé le député. Toute reprise en main politique […] revient à donner les pleins-pouvoirs à l’économie. » Alors que la question s’adressait à Élisabeth Borne, c’est Marc Fesneau qui a répondu.

Passe d’arme sur l’absence de solutions de remplacement

S’il a essentiellement insisté sur son souhait de se conformer au calendrier européen, concernant l’ingérence politique dans le fonctionnement de l’Anses, redoutée par Dominique Potier, il s’est contenté d’affirmer « qu’il n’est pas question de remettre en cause quoi que ce soit [dans la loi de 2015] ».

Il a également interpellé le député sur l’absence de solutions disponibles pour les agriculteurs : « Vous disiez hier qu’il y avait des alternatives aux néonicotinoïdes sur betterave et au diméthoate pour les cerises, ça a conduit à des impasses. Aujourd’hui vous dites qu’il y a des alternatives au s-métolachlore : je veux les voir sur la table ! »

Les ONG aussi s’inquiètent

Avant la sortie de Dominique Potier, quatre ONG avaient déjà exprimé la même inquiétude, le 5 avril dernier. Dans une lettre ouverte commune, France nature environnement (FNE), Humanité et diversité, la Ligue de protection des oiseaux et la Société nationale de protection de la nature s’adressaient à Marc Fesneau en ces termes : « Laisser entendre que la mission d’évaluation des pesticides par l’Anses n’est pas exercée correctement est une accusation grave qui doit s’appuyer sur des éléments tangibles et explicités ».