FNSEA et LCA veulent un chèque alimentaire incitant à consommer français
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Alors que les contours du futur chèque alimentaire, censé permettre aux Français de faire face à l’inflation actuelle, sont encore flous, la FNSEA et LCA avancent ensemble pour exprimer leurs attentes. Les deux structures invoquent un dispositif incitant à consommer local.
Élisabeth Borne est déterminée à ce que son gouvernement fasse du pouvoir d’achat une priorité. L’alimentation ne sera pas oubliée, et la mise en place d’un dispositif spécifique pour faire face à la précarité alimentaire est en cours de réflexion. Pour la FNSEA et la Coopération agricole, LCA, cette mesure est essentielle. Les deux organisations ont fait valoir leur antériorité sur les enjeux de solidarité liés à l’alimentation, et leurs attentes, lors d’un point presse organisé le 7 juin.
Vers un dispositif d’urgence, et un autre davantage pérenne
La tendance serait à la succession de deux dispositifs. Le premier consisterait en un coup de pouce « d’urgence », qui pourrait être versé aux bénéficiaires à la rentrée. Le montant de 150 € est évoqué, « mais Bercy est attentif à l’enveloppe que cela pourrait représenter, sachant qu’actuellement 5,5 millions de Français bénéficient de l’aide alimentaire », note Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Dans un second temps, un mécanisme de chèque alimentaire plus structurel pourrait voir le jour. Et c’est notamment sur ce dernier que la FNSEA et LCA souhaitent peser.
Les deux structures espèrent que ces chèques représenteront 3 € par jour pour les bénéficiaires. « Ce dispositif doit être pérenne, et perdurer même après la crise actuelle, pose Christiane Lambert. Il doit être ouvert à un maximum de circuits de distribution, et concerner tous les produits, végétaux et animaux, transformés ou non. » Sur ce point, le président de LCA, Dominique Chargé, enfonce le clou : « Nous ne voulons pas stigmatiser telle pratique alimentaire, telle famille de produit et imposer au consommateur ce qu’il doit manger. » Une forme de réponse à la déclaration d’Élisabeth Borne, sur France Bleu le même jour, évoquant un dispositif permettant « à tous les Français d’accéder à des produits de qualité, des produits bio ».
Inciter à stimuler la consommation locale
Pour la FNSEA et LCA, la seule incitation à formuler est celle de consommer des produits locaux, « avec une garantie solide sur l’origine », glisse Christiane Lambert. Inciter, sans obliger ? Le chemin de crête est mince, d’autant que l’Europe surveille de près tout système de préférence nationale, qu’elle réprouve. Reste que les filières agricoles françaises comptent sur ces chèques pour aider les Français à réinvestir dans leur alimentation, mais évidemment sans opter pour des produits importés.
« En France, on détruit la valeur de nos filières nationales depuis trop longtemps, avec une logique de prix bas, et ça ne marche pas, la précarité alimentaire n’a jamais été aussi haute, rappelle Christiane Lambert. Espérons que ce chèque contribue à inverser la tendance ! » Selon elle, les projets alimentaires territoriaux sont, par exemple, une porte d’entrée intéressante pour le chèque alimentaire.
FNSEA et LCA se proposent de créer un collectif
Pour aiguiller le fonctionnement du chèque alimentaire, la FNSEA et LCA invitent les acteurs des filières à les rejoindre pour former un collectif. Tous sont invités, des associations solidaires à la grande distribution. L’objectif n’est pas seulement de peser sur les modalités de mise en place du chèque, mais aussi de structurer les à-côtés. Entre autres : éducation à l’alimentation, à la préparation de plat à partir de produits frais moins onéreux et lutte contre le gaspillage.