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Gestion de l’eau, Christophe Béchu « ne croit pas qu’il y ait de réponse nationale satisfaisante »

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Territorialisation des mesures, retenues multi-usages, moyens de réduire les prélèvements… Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, était invité à s’exprimer sur la gestion de l’eau en France, et le déploiement du Plan eau, lors de son audition par la mission d’information sénatoriale dédiée à cet enjeu, le 28 juin 2023.

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, lors de son audition par la mission d’inform - © D.R.
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, lors de son audition par la mission d’inform - © D.R.

Auditionné le 28 juin 2023 par la mission d’information sénatoriale sur la gestion de l’eau, Christophe Béchu a notamment été interrogé sur le déploiement du Plan eau, et sur la manière de réduire de 10 % les prélèvements d’ici à 2030. « Nous ne nous sommes pas contentés de fixer un objectif, nous souhaitons que celui-ci puisse être décliné par bassin, indique le ministre de la Transition écologique. Nous avons demandé à chaque comité de bassin de nous donner des perspectives sur la manière d’atteindre cette ambition. Cela devrait nous être présenté d’ici à la fin de l’année. » Christophe Béchu a notamment insisté sur la territorialisation des mesures à déployer. « Je ne pense pas qu’il y ait de réponse nationale satisfaisante, les réponses sont à regarder territoire par territoire, en fonction de la réalité des sols et des besoins, avec l’appui des scientifiques. » Pour faciliter les modélisations et projections, le programme Explore 2070 est en cours de mise à jour. Explore 2 devrait être disponible dans un an, selon le ministre.

L’agriculture devra faire avec moins d’eau

Christophe Béchu a également, sans grande surprise, été invité à s’exprimer sur les retenues d’eau, symboles des tensions et crispations locales autour de la gestion de l’eau. « Le débat autour de quelques grands projets très limités en nombre ne doit pas faire oublier toutes les retenues multi-usages, plaide-t-il. La vérité c’est que dès qu’on a un usage agricole, un usage touristique, à usage à des fins de biodiversité, le niveau des polémiques n’est pas le même. » Tout en appelant à cesser de penser que l’usage agricole de l’eau est « un accaparement », le ministre a néanmoins voulu être clair : « Ce n’est pas un problème de couleur politique de considérer qu’on aura moins d’eau prélevable et que cette réalité vaudra pour tous les acteurs y compris les agriculteurs. »