Lancement du second volet du Plan semences et plants pour une agriculture durable

Le ministère de l’Agriculture vient d’annoncer le lancement du second volet du plan « Semences et plants pour une agriculture durable 2 », après sa première mouture, lancée il y a cinq ans. « Ce nouveau plan vise à répondre aux objectifs du développement durable (ODD) des Nations unies, et notamment aux enjeux de sécurité alimentaire, de santé et de bien-être, de lutte contre les effets du changement climatique et de préservation de la biodiversité », a indiqué Alain Moulinier, président du Comité technique permanent de la sélection des plantes cultivées, à l’occasion d’une conférence sur la contribution de la sélection génétique à l’adaptation de l’agriculture au réchauffement climatique, le 8 novembre.

Quatre axes de travail réunissant 31 actions

Le nouveau plan s’articule autour de quatre axes de travail : une diversité de variétés et d’espèces, une alimentation de qualité respectueuse de l’environnement, des démarches participatives et l’utilisation de nouvelles techniques, et une expertise scientifique au service des pouvoirs publics et de la société.

Chacun de ces axes comprend entre sept et neuf actions concrètes, pour un total de 31 actions, telles que le déploiement de couverts végétaux complexes, le renforcement de la valorisation des ressources génétiques, l’évaluation de l’efficience de l’utilisation de l’eau ou le développement de l’utilisation des données et de la biologie moléculaire. « Préparé au sein du Comité technique permanent de la sélection des plantes cultivées, il associe pour sa mise en œuvre tous les acteurs de cette filière française d’excellence », indique Alain Tridon, directeur général du Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences dans un communiqué de presse du ministère.

Pas de budget défini pour le plan semences et plants pour une agriculture durable…

« Ce plan ne dispose pas d’un budget en tant que tel, ce sont les obtenteurs qui financent les actions à travers leurs frais de dossier, a indiqué Alain Moulinier à Référence agro. Certaines actions peuvent supposer des investissements à l’avenir, et la recherche génétique pourra bénéficier de financements à travers des appels à projets dans le cadre du PIA 4. Mais il serait difficile de chiffrer un budget, compte tenu des partenaires très différents qui sont impliqués dans ce plan ; cela reviendrait à additionner les choux et les carottes. »

…mais des articulations possibles avec d’autres dispositifs

Si le plan ne bénéficie pas de budget à proprement parler, il fait ainsi écho aux travaux menés dans le cadre du Varenne de l’eau et du changement climatique, et se situe à la croisée de nombreuses opportunités de financement déjà existantes : les obtenteurs investissent d’ores et déjà 13 % de leur chiffre d’affaires pour la R&D. La stratégie d’accélération « Systèmes agricoles durables et équipements agricoles contribuant à la transition écologique » du PIA4, qui bénéficie d’un budget de 428 M€, couvrira, entre autres, des projets de génétique.

Le plan entre aussi en cohérence avec la première enveloppe du plan France 2030, qui dispose d’un budget de 600 M€ pour le développement du numérique, de la robotique et de la génétique. Le plan correspond également aux objectifs de la stratégie Farm to fork, qui identifie les semences comme un levier à l’adaptation de l’agriculture au changement climatique. Enfin, il peut s’intégrer dans le plan de structuration des filières protéines végétales, porté par le plan de relance.