LCA mise sur une Europe « souveraine, inclusive, responsable »
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La Coopération agricole entend peser sur la présidence française de l’Union européenne, sur ce premier semestre 2022. Dans un document présenté le 12 janvier, elle livre ses attentes et revendications, dans la lignée de ses prises de positions habituelles concernant les politiques européennes.
Janvier est la période des traditionnels vœux des différents acteurs de la filière agricole. L’exercice prend une tournure particulière cette année alors que la France a, le 1er janvier, pris la présidence de l’Union européenne, PFUE. Dominique Chargé et Bernard Ader, respectivement président et président de la Commission Europe de LCA, s’y sont prêtés le 12 janvier, souhaitant pour 2022 une Europe « souveraine, inclusive et responsable ».
LCA veut une UE ouverte aux nouvelles technologies
Les attentes de LCA sont compilées dans un document, présenté pour l’occasion. Cette plateforme, comme l’appelle Dominique Chargé, recense treize propositions autour de trois thématiques. La première : résoudre l’équation, complexe, entre transition et compétitivité. LCA estime ici qu’il est impossible de se priver des nouvelles technologies, aussi bien pour les maillons amont qu’aval. « Nous appelons également à un soutien financier du secteur, insiste le président de LCA. Aujourd’hui, par exemple, l’investissement des coopératives s’élève à 1,5 milliard d’euros par an. Il faudrait multiplier ce montant par six pour se donner les moyens de la neutralité carbone dans nos filières. L’UE doit aussi proposer cet accompagnement. » Dans un cadre européen favorable, il pose au passage une ambition pour l’agriculture française : « Devenir le champion européen du biocontrôle ».
Nouvelle demande d’étude d’impact sur le Green deal
Deuxième grand axe défini par LCA : faire de l’alimentation un pilier de l’autonomie stratégique de l’Union européenne. Une thématique vaste, qui regroupe plusieurs réflexions, dont une ressort clairement : « Pour défendre nos filières, le préalable est de savoir à quoi on les expose. Une étude des impacts cumulatifs du Green deal doit être menée ! » martèle Bernard Ader. Partant des estimations du Centre commun de recherche, rattaché à la Commission européenne, qui ne se veulent pas exhaustives, LCA a fait ses calculs : « Les orientations actuelles mèneront à une destruction ou une délocalisation de 30 000 entreprises du secteur de l’industrie agroalimentaire à l’échelle de l’Union européenne d’ici à 2030, sans compter toutes les autres entreprises de services ou de sous-traitance liées au secteur. »
Haro sur les distorsions de concurrence au sein de l’UE
Enfin, le troisième pan de la plateforme concerne la promotion de l’alimentation européenne. Derrière cet objectif, LCA glisse plusieurs revendications. « Nous voulons une Europe fière de sa diversité agricole et gastronomique, lance Bernard Ader. Ce qui n’empêche pas une homogénéité de fonctionnement. L’UE doit faire la chasse aux concurrences déloyales en son sein, en termes environnementaux, sociaux ou encore fiscaux. »
Quelques mois après avoir publié le même type de document pour éclairer la campagne présidentielle, LCA entend peser sur cet autre temps fort politique qu’est la PFUE. La plateforme doit être présentée à l’exécutif français via notamment Julien Denormandie et Clément Beaune, secrétaire d’État aux Affaires européennes. Les représentants français à Bruxelles seront sollicités, tout comme les eurodéputés.