Le collectif Nourrir veut incarner une nouvelle voie dans le monde agricole
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Composé de 54 organisations, le collectif Nourrir a officiellement annoncé sa constitution le 17 avril, lors d’un événement au Cese. Celui-ci souhaite peser dans les négociations sur la future loi d’orientation et d’avenir et se faire entendre du ministre de l’Agriculture, qui n’avait cependant pas fait le déplacement pour l’occasion.
Les 54 organisations composant le collectif Nourrir, qui résulte de la fusion entre la plateforme Pour une autre Pac et le collectif issu des États généraux de l’alimentation, avaient donné rendez-vous, le 17 avril, au Conseil économique, social et environnemental, pour officialiser son lancement. L’objectif affiché : oeuvrer à la mise en place d’une politique agricole et alimentaire juste et écologique. « Nous ne voulons pas d’une société de la malbouffe ou sans paysans », plaide Mathieu Courgeau, co-porte parole de l’organisation. Ce dernier s’est également inquiété de « la colère qui monte partout, comme à Sainte-Soline, et d’une stratégie privilégiant l’affrontement au dialogue. Nous devons trouver une autre voie ».
Cinq grandes priorités sont citées par le collectif Nourrir :
- Soutenir l’élevage paysan et massifier la transition de l’élevage industriel.
- Multiplier les vocations et les fermes à taille humaine sur nos territoires à commencer par notre mobilisation sur le Pacte et la Loi d’Orientation Agricole en cours de concertation.
- Faire évoluer la Pac actuelle et réformer la prochaine en profondeur.
- Garantir un accès digne à l’alimentation pour toutes et tous.
- Assurer un revenu décent aux paysannes et paysans en régulant les marchés pour des règles du commerce justes et équitables.
Marc Fesneau absent
Pour son coup d’envoi, le collectif avait invité le ministre de l’Agriculture, qui n’a finalement pas pu être présent. « Nous le regrettons, nous avions beaucoup de choses à lui dire », assure Mathieu Courgeau, qui cite en exemple le Plan bio annoncé par le Gouvernement : « Dix millions d’euros, ça fait 166 € par ferme, cela se passe de commentaires. » Venu en représentation du ministre, Benoît Bonaimé, directeur général de l’enseignement et de la recherche, a assuré, lors d’une très courte intervention, que les contributions du collectif étaient « reçues et écoutées ».