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L’évaluation des pesticides ne protège pas assez les riverains, affirme Générations futures

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Pour Génération futures, le Gouvernement fait fausse route en s’appuyant sur les ZNT retenues par les AMM des produits phytosanitaires, pour protéger les riverains. Un rapport signé de l’ONG, présenté le 21 novembre, annonce avoir saisi l’Anses et la CNDAspe, et liste différentes « failles » dans l’évaluation de ces ZNT.

L’évaluation des pesticides ne protège pas assez les riverains, affirme Générations futures
L’évaluation des pesticides ne protège pas assez les riverains, affirme Générations futures

Le dossier de la protection des riverains résidant près des parcelles agricoles, lors des épandages de pesticides, continue d’alimenter l’actualité. Générations futures est l’un des animateurs de ce dossier. L’ONG a annoncé, le 21 novembre, avoir saisi l’Anses et la CNDAspe, Commission nationale de déontologie et des alertes en santé publique et environnement, pour pointer du doigt la manière dont sont évaluées les zones non-traitées dans les AMM des produits phytosanitaires. Générations futures appuie ces saisines sur un rapport de son cru. Le document liste une série de « failles » concernant la prise en compte de l’exposition des riverains dans cette évaluation.

« Confiance injustifiée » dans les évaluations

« Or, les pouvoirs publics ont pris le parti de s’appuyer sur ces ZNT à chaque fois que l’AMM du produit en présente une », rappelle François Veillerette, porte-parole de l’ONG. Il s’inquiète du fait que le Gouvernement ait même incité les firmes commercialisant des produits CMR2 dont l’AMM ne présente pas de ZNT, à faire réévaluer ceux-ci afin de compléter cette lacune. « Pour [l’ancien ministre de l’Agriculture] Julien Denormandie, appliquer une ZNT de 10 mètres pour un produit CMR2 n’est pas nécessaire lorsque l’évaluation de risque a montré que 3 mètres suffisent, s’inquiète François Veillerette. Cette confiance aux évaluations est, à nos yeux, injustifiée. »

Dans son rapport, Générations futures liste six défauts dans les règles de l’Agence européenne de sécurité sanitaire, Efsa, régissant l’évaluation de l’exposition des riverains aux pesticides. L’ONG épingle notamment les durées d’exposition considérées dans le modèle, qui sous-estiment selon elle les expositions réelles, un biais dans la prise en compte des conditions météo ou encore une méthodologie qui oublie certains profils de riverains (bébés de moins de un an, adolescents, femmes).

Consulter le rapport.