Lubrizol, trois exploitants de sites agroalimentaires concernés par le dispositif « vigilance renforcée »
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Le 1er juillet 2021, le ministère de la Transition écologique a lancé le dispositif de « vigilance renforcée » sur 13 sites industriels appartenant à six exploitants, dont la moitié sont des acteurs de l’agroalimentaire, comme Yara ou Tereos, suite aux incendies de Lubrizol. Ils devront respecter un plan de mise en conformité progressif.
Le ministère de la Transition écologique a annoncé la mise en place d’un dispositif de « vigilance renforcée », en vigueur depuis le 1er juillet 2021. L’objectif de la démarche est de renforcer les mesures de prévention des risques sur les sites industriels, après les incendies de Lubrizol et de Normandie Logistique.
« Si la sécurité des sites industriels en France est globalement satisfaisante, il y a des sites qui font l’objet d’incidents réguliers ou de non-conformité récurrente » a indiqué une source du ministère. 13 sites industriels, appartenant à six exploitants, ont été identifiés par les Dreal et les inspecteurs de l’environnement, et placés en « vigilance renforcée » : Pena, Tereos, Siaap, Esso, Lactalis et Yara.
Un plan de mise en conformité à respecter d’ici fin 2022
Les exploitants ont remis à l’administration un plan de mise en conformité progressif, avec des mesures quantifiables. Les engagements devront tous être tenus d’ici le 31 décembre 2022, mais certaines mesures ont des échéances plus courtes : « on attend des premiers résultats dès 2021, a indiqué l’entourage de la ministre de la Transition écologique. Plus les exploitants mettront en place rapidement leurs engagements, plus vite ils sortiront de la liste « vigilance renforcée » ».
De nouvelles structures non-conformes seront inscrites tous les ans sur cette liste, et incitées à faire évoluer leurs installations. Outre la mauvaise publicité auxquelles les entreprises s’exposent en ne mettant pas en conformité leurs sites, l’administration s’est engagée à appliquer des mesures coercitives : amendes, astreintes journalières, jusqu’à la suspension des sites.
Une usine de Yara concernée
L’usine de Yara située à Montoir-de-Bretagne est concernée en raison du traitement des eaux industrielles et pluviales. « Les rejets industriels fluviaux et les eaux de pluie qui ruissellent sur le site sont fortement chargées en azote et en phosphore, indique le ministère. Nous avons demandé la mise en place de traitement des eaux, qui permettra un abattement de 97 % de l’azote et 72 % du phosphore. »
Le sucrier Tereos a pour sa part trois sites sur la sellette : la distillerie de Morains le Petit, la sucrerie de Connantre et l’usine Tereos d’Escaudœuvres. La rupture de digues et de bacs sur plusieurs sites a provoqué une pollution des milieux aquatiques jusqu’en Belgique.
La gestion des rejets et des réseaux d’eau est également en cause dans la désignation de Lactalis : cinq sites sont concernés, quatre fromageries et une usine de fabrication de produits frais.
Un dispositif en expérimentation en Ile-de-France dès 2020
Le dispositif avait d’abord été expérimenté en Ile-de-France en 2020, avec l’inscription d’une dizaine de sites franciliens en « vigilance renforcée » : l’usine d’engrais de Borealis Grandpuits (77), l’usine de traitement des métaux lourds Wipelec, de Meaux (77) et Romainville (93), l’usine chimique Univar à Lieusaint (77), la raffinerie de Total à Grandpuits (77) et le dépôt pétrolier Total de Gargenville (78), le Siapp d’Achères (78), la distillerie Hauguel (95), la société de manutention de carburants aviation et l’entreprise de traitement de déchets électriques et électroniques de Triade Gonesse (95).